On ne parle que de ça depuis plusieurs jours : la vidéo enregistrée par les caméras de surveillance au Sofitel de New York, le jour où le destin de Dominique Strauss-Kahn a basculé, le 14 mai dernier. Mais personne ne disposait de ces images, même si un journaliste américain affirmait les avoir consultées. Ce jeudi, la chaîne d'informations BFM TV a diffusé en exclusivité une partie de ces séquences dans son édition de midi, et annonce les proposer en intégralité à 14 heures.
Pour l'heure donc, on aperçoit DSK quitter l'hotel, à la réception du Sofitel avant de monter dans un taxi. On voit également Nafissatou Diallo assise dans un couloir de l'hôtel, moment où elle aurait raconté son agression présumée. Le quotidien Le Monde a aussi pu visionner ces images muettes et a eu accès à deux autres documents : la conversation entre l'agent de la sécurité du Sofitel avec la police new-yorkaise et les relevés des entrées dans la suite 2806 occupée par l'ex-patron du FMI entre la veille au soir et les heures qui ont suivi les faits.
Depuis les révélations d'un journaliste américain sur la chronologie des faits, la thèse du complot avait été relancée avant d'être démentie par plusieurs médias français. Dans son article publié dans le New York Review of Books, le journaliste d'investigation Edward Epstein pointait du doigt plusieurs zones d'ombre de l'enquête. Il insistait notamment sur "une scène de joie" qui se serait déroulée au Sofitel de New York après le départ de Nafissatou Diallo de la chambre de DSK. Deux employés se seraient alors tapé dans les mains en signe de satisfaction pendant "de longues minutes". La scène, qui reste énigmatique, a duré en réalité 13 secondes selon Le Monde.
L'enquête du journaliste américain insistait sur un autre élément, la disparition du Blackberry de DSK. Personne, dans les deux parties de l'affaire, n'est parvenu à retrouver le téléphone de l'ancien patron du Fonds monétaire international. Le téléphone aurait été mis "hors service" moins d'une heure après la rencontre entre DSK et la femme de chambre de l'hôtel. "Nous ne pouvons désormais plus exclure que Dominique Strauss-Kahn ait été la cible d'une entreprise délibérée visant à le détruire politiquement" avait déclaré un des avocats de DSK. Mais "de ce qui émerge de l'étude des vidéos et de la cassette audio, aucune ne conforte en soi la thèse de 'l'entreprise délibérée pour détruire' DSK qu'avait évoquée William Taylor" note Le Monde, preuves de la vidéosurveillance à l'appui.