Pas une fois, ni deux mais bien trois fois. À trois reprises, le ministre de la justice Éric Dupont-Moretti a adressé un bras d'honneur à Olivier Marleix, le président du groupe Les Républicains, alors que le membre du gouvernement était présent à l'Assemblée nationale. Celui-ci venait d'interpeller le garde des Sceaux sur sa "mise en examen pour prise illégale d'intérêts".
Ce geste a d'abord été signalé par des députés, notamment du groupe LR. Mais les images de l'incident ne sont apparues que le surlendemain, ce jeudi 9 mars, publiées par "Paris Match" et "Franceinfo:". Pourtant, en France, une chaîne est connue pour suivre de près la vie parlementaire : La Chaîne Parlementaire (LCP). Alors pourquoi les images n'ont pas été diffusées à l'antenne ?
Contactée, une source interne à la chaîne explique à puremedias.com que plusieurs raisons ont empêché - et empêchent - de diffuser la vidéo. Tout d'abord, car en fonction des moments de la journée, le canal 13 est réparti entre LCP et Public Sénat. À l'heure de l'incident, c'est la seconde qui opérait. Et ils n'avaient pas la capacité d'opérer une bascule.
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Ensuite, même si l'incident avait collé avec le découpage de LCP... Ils n'auraient rien pu montrer. Les caméras qui ont filmé le bras d'honneur ne sont pas celles utilisées par la chaîne pour suivre l'actualité de la chambre basse. Sur les six caméras présentes, seules deux flux sont rendus disponibles pour la chaîne. En l'occurrence, les images partagées par la presse ont été prises par une caméra utilisée "pour les incidents de séance" à laquelle ils n'ont pas accès.
Encore aujourd'hui, les téléspectateurs ne verront pas la vidéo à l'antenne. Pour une raison très simple : "(ils) n'ont toujours pas ces images" qui appartiennent à l'Assemblée nationale, précise-t-on chez LCP. Les réactions vives de politiques sont, elles, déjà disponibles notamment sur Youtube.
Reste que la séquence n'a pas fini de faire parler d'elle. Selon "Médiapart", le ministre de la Justice aurait mis sur la table sa démission avant de s'excuser. Pourtant, à Matignon, "la question de son maintien au gouvernement ne se pose pas", selon le site d'information.