L'espoir renaît pour les journalistes de BuzzFeed France. Dans les colonnes du "JDD.fr", l'avocat Thomas Hollande, spécialisé en droit social, annonce que les quatorze salariés du site, dont la fermeture est programmée pour le 20 juillet prochain, vont tenter "d'empêcher la mise en oeuvre" de celle-ci. "Il est certain que cette fermeture est fautive" explique l'avocat, selon lequel "rien ne justifie une cessation aussi brutale de l'activité". La mise en cessation de paiement du site a été annoncée, à la surprise générale, à l'équipe française la semaine dernière par Scott Lamb, le dirigeant américain de BuzzFeed.
Selon les salariés de BuzzFeed France, la procédure de licenciement économique, initiée outre-Atlantique, ne serait pas respectueuse du droit français. Les informations transmises aux représentations du personnel de BuzzFeed France sur la situation économique du site et sur le motif-même du placement en cessation de paiement sont jugées "très insuffisantes voire incompréhensibles" par Thomas Hollande. BuzzFeed va donc devoir fournir de nouveaux documents explicatifs au risque de voir l'avocat des salariés français réclamer la suspension de la procédure de licenciement économique.
L'avocat réclame notamment à ce que les liens "peu clairs" entre BuzzFeed France et ses maisons mères, BuzzFeed US et BuzzFeed UK, soient éclaircis. Selon lui, cette information est "nécessaire" pour "comprendre la situation économique réelle de BuzzFeed France et connaître le véritable employeur des salariés". Par ailleurs, l'avocat soupçonne BuzzFeed de retenir ces documents au motif que l'entreprise est en faute. "Si l'argument donné pour fermer est 'BuzzFeed France ne dégage pas de recettes publicitaires' et que le groupe, malgré une demande expresse et répétée des salariés français de mettre en place une régie publicitaire ne le fait pas et qu'il prend ce prétexte pour fermer, cela caractérise une faute. C'est une décision de la direction qui aurait donc provoqué la cessation de l'activité" explique-t-il, se disant confiant sur sa capacité à empêcher le licenciement collectif.