Pierre Lescure est en colère. Dans une interview au journal La Croix publiée jeudi, le président du festival de Cannes 2015 dit tout le mal qu'il pense du travail de certains journalistes cinéma pendant la quinzaine. Il explique ainsi que "plusieurs choses" l'ont "heurté". "Quand je lis, dans un quotidien ('Libération', ndlr), que Stéphane Brizé, le réalisateur de 'La Loi du marché' (le film avec Vincent Lindon, ndlr), 'est indéfendable'. Ce ton, ces attaques m'ont sidéré. Je réagis en journaliste. Trop de critiques n'écrivent que pour eux et quelques copains", a-t-il estimé.
Pierre Lescure a ensuite poursuivi : "On ne peut pas étaler un tel mépris, user de mots jamais assez durs pour disqualifier certains et totalement excessifs pour en louanger d'autres, vivre à ce point en circuit fermé et méconnaître la réalité dynamique du 7e art", a-t-il déploré.
Le chroniqueur de "C à vous" a ensuite livré une réflexion générale sur les évolutions du métier de critique de cinéma. "Tout s'accélère. L'instantanéité aboutit à des jugements hâtifs, excessifs, définitifs. Les critiques tweetent pendant les projections", a regretté Pierre Lescure. Avant d'ajouter : "La nature et la fonction de ce métier sont en train de changer. En agissant ainsi, je ne suis pas sûr que la profession se fasse du bien. Ce qui m'inquiète dans ce barnum médiatique, c'est la disjonction entre ce qu'il montre et l'attente réelle de ceux qui aiment le cinéma. On ne leur donne pas ce qui les intéresse", a-t-il conclu.