Christophe Hondelatte meilleur conteur du poste. C'est en tout cas ce que pensent les internautes qui ont voté lors des Radio Notes 2017 puisqu'ils ont attribué le titre d'"Émission de récit et histoire(s)" de la saison à "Hondelatte raconte". Rescapé de la saison dernière, Christophe Hondelatte doit faire face, comme le reste de ses co-équipiers, aux difficultés d'audience rencontrées par Europe 1. À l'occasion de sa victoire aux Radio Notes, puremedias.com s'est entretenu avec Christophe Hondelatte.
Propos recueillis par Pierre Dezeraud.
puremedias.com : "Hondelatte raconte" est arrivée largement en tête dans la catégorie "Émission de récit et histoire(s) de l'année". Si l'audience n'est pas au rendez-vous, le succès d'estime semble se confirmer...
Christophe Hondelatte : Nous guettons tous les signes favorables car c'est vrai qu'on traverse une passe difficile. On s'aperçoit qu'il y a effectivement un vrai succès d'estime pour ce programme, qui se traduit notamment par les chiffres des podcasts, qui représentent plus du tiers de notre audience. Mais, à côté de ça, c'est vrai que les audiences ne sont pas bonnes. On partage la conviction que ça va marcher mais on s'aperçoit que les gens ne sont pas au courant de l'existence de cette émission à 17h sur Europe 1. Le triple changement d'horaire en deux ans n'a pas beaucoup aidé. Après, c'est un pur produit inventé pour la radio qui a une vraie vocation populaire. On a l'impression que ça devrait marcher mais, pour l'instant, ce n'est pas le cas. Quoi qu'il en soit, cette récompense est un signe très encourageant pour nous.
"Je suis très fier de faire un produit d'avenir mais j'aimerais bien que ça marche au présent"
Le succès des podcasts est quelque part rassurant. Ça veut dire qu'il y a déjà un noyau dur de fidèles.
Christophe Hondelatte : C'est vrai mais on a aussi besoin qu'il marche en linéaire (rires). Sur Europe 1, c'est absolument indispensable. Le podcast, c'est bien, mais ça ne fait pas une économie. Je suis très fier de faire un produit d'avenir mais j'aimerais bien que ça marche au présent. Après, il faut faire face à la difficulté de faire savoir qu'on existe dans une radio qui fait l'objet d'une défiance de la part des auditeurs.
Le changement du format, qui ne traitait que de faits divers la saison dernière, n'aide pas vraiment les auditeurs potentiels à savoir ce que vous faites vraiment...
Christophe Hondelatte : Oui, les gens pensent que je fais toujours du fait divers. Ça fait longtemps que je pense que le fait divers a la radio n'est pas assez fédérateur en tant que tel. Ça plait à une niche mais ça ne peut pas être populaire. Par ailleurs, à cette heure-là, les gens sont en voiture et, souvent, avec leurs enfants. Mais avec des enfants en voiture, on ne peut pas écouter du fait divers. Donc, on n'en fait plus qu'un par semaine, le vendredi. Ceux qui ont franchi le cap ont été séduits par le mode narratif. Je suis très content de ne pas faire que du fait divers. Je refuse d'en faire l'alpha et l'oméga de la vie, il n'y a pas que ça qui m'intéresse.
"Je compte sur le bouche-à-oreille. Mais c'est long !"
Vous comptez sur la force du bouche-à-oreille ?
Absolument. Mais c'est long, le bouche-à-oreille ! Mais je suis confiant si la station a la patience d'attendre les résultats. Et il me semble que c'est le cas.
L'émission existait déjà, sous une autre forme et à un horaire différent, la saison dernière sur Europe 1. À quel moment la nouvelle direction d'Europe 1 vous a proposé de re-signer ?
Ils me l'ont proposé très instantanément. C'était déjà sur la table avant même qu'ils n'arrivent à Europe 1. Je les connaissais déjà, ça facilite le contact. D'emblée ils voulaient que l'on parte là-dessus. Il avaient compris que le fait divers pouvait se heurter à un plafond d'audience. Et ils ont raison ! J'ai des gens dans mon entourage qui me disent : "T'es gentil mais moi les crimes, je n'ai pas envie d'écouter ça, c'est anxiogène".
Récemment, dans "Touche pas à mon poste", vous avez annoncé que vous alliez faire le commentaire d'une émission de fait divers pour TMC. Où en êtes-vous ?
Christophe Hondelatte : Je suis en train d'écrire ce nouveau format qui, pour l'instant, n'a pas de présentateur puisqu'il avait été conçu à l'origine pour Maxime Chattam. Donc je donne un coup de main pour booster l'écriture et puis il y aura peut-être un développement ultérieur de ce format produit par Black Dynamite pour TMC.
Et à plus long terme, vous avez d'autres projets en télévision ?
Je veux développer ce système d'histoires à la télévision. J'aimerais bien intéresser une autre chaîne à cela assez rapidement mais pour être très honnête, je n'ai pas le temps. Ce ne sera vraiment pas pour cette année mais pour la rentrée prochaine, ce serait bien.