Faut-il revoir la chronologie des médias ? Il y a quelques semaines, la commission de la Culture du Sénat avait dévoilé une série de propositions pour faire évoluer la diffusion des films après leur sortie en salles, afin de faire face au piratage et aux plateformes telles que Netflix ou Amazon. Dans une interview accordée au Monde ce lundi, Michel Combes, directeur général d'Altice, souligne lui aussi le besoin de modifier les délais de diffusion des films, réclamant les mêmes avantages que bénéficie Canal+. Le groupe détenu par Patrick Drahi souhaiterait ainsi pouvoir proposer des longs métrages en vidéo par abonnement au même moment que la chaîne cryptée.
"La 'chronologie des médias' a été définie à un moment où le service de vidéo par abonnement Netflix et les smartphones n'existaient pas, où le nombre de chaînes de télévision était inférieur", confie Michel Combes, ajoutant que "quand Netflix dit 'si je réalise des films français, je ne les distribue plus en salles car sinon je ne peux pas les diffuser avant trente-six mois', ça doit nous interpeller". Le dirigeant de la maison-mère de SFR assure toutefois que "la salle de cinéma est un élément majeur du dispositif", qu'il "faut préserver", indiquant militer pour l'autorisation à la télévision de la publicité pour le cinéma.
Michel Combes poursuit : "Mais au-delà de la salle, il faut mieux aligner les délais de diffusion. La télévision payante et la vidéo à la demande par abonnement, c'est du pareil au même pour l'utilisateur". Si Altice compte bel et bien financer la création française et européenne, comme le fait Canal+, le groupe déclare que le schéma d'accord de financement avec la filière du cinéma que peut avoir la chaîne cryptée de Vincent Bolloré "est totalement obsolète".