CNews à nouveau épinglée par le gendarme de l'audiovisuel et condamnée à payer 50.000 euros. Dans une décision rendue ce mercredi 17 janvier 2024, l'Arcom a sanctionné la chaîne du groupe Bolloré pour une séquence diffusée le 26 septembre 2022. Tiré de l'émission "Face à l'info", présentée par Christine Kelly, l'extrait présentait un "classement" international des villes les plus sûres du monde, produit par le site Numbeo dont les chiffres sont tirés de ses utilisateurs. Alors qu'elle venait d'évoquer un fait divers commis par deux Soudanais à Nantes, la journaliste avait poursuivi : "Tout cela arrive dans un contexte de déclassement au niveau de la sécurité. La France est le dernier des pays européens dans le classement parmi ceux comptant au moins quatre villes évaluées et elle se classe derrière le Mexique, en troisième position en partant de la fin devançant seulement le Brésil et l'Afrique du Sud. La France plonge en matière d'insécurité".
Les quatre chroniqueurs présents sur le plateau avaient ensuite détaillé leur position, évoquant une "désagrégation généralisée" ou encore "une insécurité qui devient norme politique et sociale", le tout accompagné d'un bandeau indiquant : "Insécurité en France : Le grand déclassement". Au vu de la séquence que puremedias.com vous propose de revisionner, le gendarme de l'audiovisuel français a estimé que la présentation du classement, comme un fait établi, contrevenait aux règles de la convention de diffusion de la chaîne.
"Numbeo est un site fondé sur le recueil de données provenant d'avis émis par les personnes le visitant et non sur le sondage d'un échantillon représentatif de la population", souligne l'Arcom dans son rapport. Aucun critère de représentativité, de provenance ou encore de vérification n'est en effet pris en compte pour établir le classement pourtant largement commenté sur le plateau de la chaîne info. C'est-à-dire que le classement est basé sur l'appréciation de personnes qui ne sont potentiellement jamais venues en France ou dans les autres pays cités dans le classement. "Par ailleurs, ce 'classement' n'est fondé sur aucune donnée chiffrée officielle", note encore l'organe faisant autorité dans les médias. Il estime encore que la chaîne aurait dû prendre davantage de précautions en présentant le classement à l'antenne.
L'Arcom note encore un "déséquilibre marqué dans le traitement" du sujet de l'insécurité puisque les arguments des quatre intervenants abondaient dans le même sens. "Or le thème de l'insécurité est un sujet d'intérêt général particulièrement sensible. Il relève des questions prêtant à controverse et nécessite de ce fait que l'éditeur assure l'expression de différents points de vue". En raison de ces manquements, CNews a écopé d'une amende de 50.000 euros.