
L'affaire est révélée par le site lesinrocks.com. Daniela Lumbroso, productrice et animatrice de l'émission dominicale Chabada de France 3, est à l'origine de la démission collective d'une des commissions du CNC, le Centre national de la cinématographie. Explications.
En septembre, Degel Prod, la société de production de Daniela Lumbroso, dépose un dossier en vue d'obtenir une subvention de 1,1 million d'euros « pour offrir une qualité sonore et musicale plus grande » à Chabada. Les membres de la commission - qui sont des professionnels de l'audiovisuel du spectacle et qui peuvent être amenés à travailler avec France Télévisions ou même l'animatrice - décident de ne pas donner suite à la demande, sans préciser, comme c'est l'usage, les raisons de ce refus. « La confidentialité est primordiale », explique le président de la commission aux Inrocks. « Les 12 membres travaillent dans le spectacle, si leurs délibérations sont connues, ça laisse la possibilité d'exercer des pressions sur eux », ajoutent-ils.
Quelques mois plus tard, l'animatrice redépose son dossier, ne demandant cette fois-ci que 352..000 euros. « Taratata ou One shot not ont des aides, il n'y a pas de raisons que nous n'en ayons pas », estime l'animatrice. Mais la commission ne l'entend pas de cette oreille et lui oppose un deuxième refus puis un troisième. Cette fois-ci, Daniela Lumbroso décroche son téléphone pour obtenir des explications. « C'est alors que les choses se compliquent. Car pour le CNC, "lors de ce coup de téléphone de la production de l’émission, il était évident qu’elle avait eu vent du contenu des deux premiers délibérés" », explique le magazine.
La confidentialité étant rompue, selon les membres de la commission, ils ont décidé de démissionner collectivement. Certains accusent même l'animatrice productrice (récemment décorée de la Légion d'honneur) de passe-droits politiques. Le CNC et Daniela Lumbroso ont, depuis, nié ces accusations. Cette dernière compte même retenter une quatrième fois sa chance...