Critique : "Chicago Fire", une série sur les pompiers bourrée de clichés

NBC lançait mercredi soir l'une de ses nouveautés les plus spectaculaires avec "Chicago Fire". Comme son nom l'indique, il est question de la ville de Chicago et plus particulièrement de ses valeureux pompiers qui viennent en aide aux habitants de cette métropole américaine, et qui partent à l'épreuve des flammes quitte à mettre leur vie en jeu. Ce n'est pas la première fois que la chaîne rend hommage aux secours. Après la fin d'"Urgences" qui s'intéressait à la vie d'un hôpital américain et notamment à son service des urgences, NBC avait tenté l'aventure "Trauma". Mais l'échec autant public que critique de ce drama n'a semble-t-il pas échaudé le network puisqu'il place beaucoup d'espoir dans "Chicago Fire" et lui a offert la case du mercredi à 22h, juste après "New York Unité Spéciale" du même producteur, Dick Wolf.

On a envie de donner sa chance à "Chicago Fire". D'abord parce que le drama classique se fait de plus en plus rares à la télévision, en tout cas dans l'univers du secours. Force est de constater que depuis la fin d'"Urgences", ça ne fait plus recette. Mais "Chicago Fire" met toute notre bonne volonté à l'épreuve. Le pilote n'est clairement pas à la hauteur du budget qui lui est alloué avec un début de séquence particulièrement ennuyeux à suivre. Ainsi, les cinq premières minutes permettent tout simplement de résumer ce qui va se passer durant toute la saison. On exagère sans doute un peu, mais dès le début du pilote, on assiste à la mort d'un pompier, membre d'un trio inséparable avant d'être propulsé quelques semaines plus tard où les deux amis restants ne se parlent plus. On cerne rapidement l'enjeu, à savoir que le drame qui devait les unir les a au contraire éloignés. Pour combler le vide laissé par le pompier décédé dans l'incendie, la Caserne 51 se dote d'un petit nouveau qui va difficilement se faire accepter dans la brigade, évidemment.

On a beau retourner ce paquet dans tous les sens, on ne peut qu'admettre une chose : en dépit d'une base prometteuse, les scénaristes de "Chicago Fire" ont transformé la série en une boule de clichés peu attrayante. On imagine bien, à la vue du preview de la saison en fin d'épisode, que le budget alloué au pilote ne sera pas le même que pour les 12 autres épisodes qui vont suivre, si bien que ce qui aurait pu donner un drama impressionnant de réalisme tombera vraisemblablement rapidement dans le drama de bas étage fait de triangles amoureux insipides et de querelles de cours de récréation. On n'invente rien, c'est le pilote qui le dit ! Il y aura bien quelques catastrophes ici et là, car il faut bien combler le vide autour du fil rouge, mais difficile d'entrevoir un quelconque intérêt à tout ceci.

"Chicago Fire" offre toutefois un peu de réconfort avec un cast au potentiel intéressant. Le retour de Jesse Spencer (vu dans "Dr. House") ravira les fans, tandis que les amateurs de "The Vampire Diaries" ou de Lady Gaga salueront l'arrivée de Taylor Kinney. Ces deux-là forment le duo fratricide, tandis que Charlie Barnett campe le petit nouveau qui devra se faire une place. À ces trois acteurs s'ajoute un cast secondaire qui ne révèle pas tout son intérêt dans le pilote. Monica Raymund (Gabriella) et Lauren German (Leslie), les deux ambulancières de la caserne n'ont ainsi qu'une petite histoire sans intérêt pour s'imposer, tandis qu'Eamonn Walker (Walter) vu dans "Kings" et David Eigenberg (Christopher) que l'on n'avait plus revu depuis "Sex and the City" n'ont que très peu droit à la parole.

Ennuyeux, usant à outrance des clichés imbuvables du pompier (allant même jusqu'aux torses huileux de nos amis les sauveteurs), le pilote de "Chicago Fire" ne convainc pas. On parlait de potentiel, et cette nouvelle série de NBC n'en a clairement pas en l'état. Pas sûr que les téléspectateurs américains se laissent embarquer dans ce projet très loin de nos attentes, d'autant que le pilote n'a déjà séduit que 6,4 millions de curieux pour sa première, dont à peine 2,5 millions sur les 18-49 ans.