Encore une victime de swatting. La nuit dernière, les équipes de la BAC se sont déployées en nombre autour du domicile parisien de Daniel Schneidermann, le fondateur du site '"Arrêt sur images", après avoir reçu un mystérieux appel téléphonique. L'homme qui a joint les forces de l'ordre s'est fait passer pour Daniel Schneidermann avant d'affirmer au bout du fil qu'il venait de tuer sa propre femme. Le journaliste n'était pas présent chez lui mais s'est fendu d'un article racontant les faits sur son site de décryptage "Arrêt sur images". Et visiblement, le principal interéssé connaît bien l'auteur des faits, un hackeur pro-sioniste.
Pour Daniel Schneidermann, cela ne fait aucun doute. Le canular dont il a été victime est l'oeuvre du hacker Ulcan, surnom de l'activiste pro-sioniste franco-israélien Grégory Chelli. Cet ancien membre de la Ligue de Défense Juive (LDJ) avait déjà attaqué la rédaction d'"Arrêt sur Image" l'année dernière pour une prise de position jugée anti-sioniste lors des offensives menées sur Gaza, avant de s'en prendre cette fois-ci directement à son fondateur. Avant lui et comme le souligne Daniel Schneidermann, le site Rue89 a lui aussi été attaqué par Grégory Chelli et ses journalistes harcelés par téléphone.
Plus grave, le père de Benoît Le Corre, un des journalistes du pureplayer du groupe "Le Monde", est décédé d'un infarctus quelques jours après le harcélement téléphonique répété de Grégory Chelli, qui agirait depuis la ville d'Ashdod en Israël. Plus récemment, le PDG d'Orange Stéphane Richard, qui a suggéré l'éventuel retrait de la marque au sein de l'Etat hébreu, a été à son tour menacé de mort au téléphone. Si une enquête est ouverte, pour de nombreux observateurs, le lien entre celles-ci et Ulcan (qui dément formellement), semble d'ores et déjà avéré. "Si je vais évidemment porter plainte dès aujourd'hui, on va s'efforcer de traiter ce sujet-là comme les autres. Sans haine et sans crainte, comme on dit", conclut Daniel Schneidermann à la fin de son article paru ce matin.