France 2 va-t-elle maintenir son débat ? Dans un communiqué, le Conseil supérieur de l'audiovisuel fait "part de sa préoccupation" à Delphine Ernotte, concernant l'organisation du débat de France Télévisions le jeudi 20 avril avec les onze candidats, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle. Le régulateur de l'audiovisuel avait contacté la présidente du groupe audiovisuel public le vendredi 24 mars, soit avant les réactions de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron hier.
"Cette préoccupation est relative à l'émergence possible à l'occasion de ce débat d'éléments nouveaux de polémique électorale auxquels des candidats mis en cause ne seraient pas en mesure de répondre utilement compte tenu de la brièveté du temps qui leur serait laissé", écrit le Conseil. Les gendarmes de l'audiovisuel rappellent "la nécessité de s'enquérir de l'accord des candidats pour la participation à de tels échanges ainsi que pour la détermination de leurs modalités." Le CSA fait part de "sa disponibilité pour mettre en oeuvre un dialogue aussi rapide que possible tant avec les candidats à l'élection qu'avec les radios et les télévisions se disposant à organiser de telles émissions, en vue de parvenir à un accord général conforme aux principes applicables au débat électoral".
Cette préoccupation du CSA arrive après la menace de Jean-Luc Mélenchon de ne pas participer au troisième débat entre les prétendants à la présidentielle. Le candidat de la France Insoumise s'est plaint sur son blog que France 2 n'ait pas demandé son accord et ait imposé une date, qu'il n'a pas acceptée. Dans la foulée, Emmanuel Macron s'est aussi montré hostile ce mardi au débat de France 2, estimant qu'un seul débat "suffira".
Ce matin, sur Radio Classique, Bernard Accoyer, le secrétaire général des Républicains et porte-parole de François Fillon est allé dans le même sens, critiquant "un délai trop court entre le débat et le premier tour pour pouvoir pallier à tel ou tel ou tel incident ou telle ou telle nouvelle polémique". Du côté de Marine Le Pen, David Rachline, son directeur de campagne, "s'interroge" lui aussi sur la participation de la candidate FN.