La réponse est non. Il y a quelques jours, lors d'une interview accordée au "Figaro", le patron de La Chaîne Parlementaire (LCP) Bertrand Delais avait confié réfléchir à la possibilité de voir sa chaîne quitter la TNT en raison des coûts élevés engendrés par ce mode de distribution. "Je pense que la question du maintien sur la TNT doit être posée. Devons-nous continuer à dépenser 3,5 millions d'euros par an, soit 21% de notre budget total, pour payer notre diffusion TNT ? Ne vaut-il pas mieux mettre cet argent sur les programmes ?", avait-il fait mine de s'interroger.
Des propos qui ne sont pas passés inaperçus du côté de Public Sénat, chaîne qui partage le canal 13 de la TNT avec LCP et qui a donc aussi son mot à dire. Invité ce matin de franceinfo, Emmanuel Kessler, président de Public Sénat, a affiché son désaccord avec son homologue sur cette question sensible. "J'ai été un peu surpris de ses déclarations. (...) Cette proposition me paraît un peu abracadabrantesque", a-il avoué, faisant référence à un mot fameux autrefois employé par Jacques Chirac.
Et le responsable de préciser sa pensée sur le sujet : "Nous sommes une chaîne qui est très attachée à son accessibilité pour tous les Français. Il faut parler à tous. On ne parle pas seulement aux cadres urbains qui peuvent se payer un abonnement. La TNT, ça reste un moyen d'accès gratuit à la télévision. Un quart des foyers n'ont accès à la télévision que par la TNT, donc il n'est pas question de la quitter", a asséné Emmanuel Kessler.
LCP et Public Sénat devraient donc bel et bien rester sur la TNT puisque Bertrand Delais avait posé deux conditions à un éventuel départ : que Public Sénat soit d'accord, mais aussi que le budget de LCP soit sanctuarisé afin d'être sûr que les économies réalisées grâce à un départ de la TNT soient réinjectées dans les programmes. Dans "Le Figaro", Bertrand Delais avait précisé discuter de ce retrait de la TNT avec l'Etat.