Le départ ? Interrogé par "Le Figaro", Bertrand Delais, le patron de LCP, a évoqué hier la possibilité d'une sortie prochaine de sa chaîne de la TNT, la télévision numérique terrestre. Il s'agirait d'une première historique depuis le lancement de ce mode de diffusion en 2005.
En cause : le coût selon lui trop important de la distribution via la TNT. "TDF (l'organisme en charge de la réception via la TNT, ndlr) a récemment posé la question d'une augmentation de 20% des coûts de diffusion dans le cadre du renouvellement du contrat de maintenance des émetteurs. Ce qui voudrait dire pour nous une augmentation cumulée de l'ordre de 500.000 euros sur une facture qui s'élève déjà à 3,5 millions d'euros. Cette somme est astronomique" a ainsi dénoncé Bertrand Delais. "Je pense que la question du maintien sur la TNT doit être posée. Devons-nous continuer à dépenser 3,5 millions d'euros par an, soit 21% de notre budget total, pour payer notre diffusion TNT ? Ne vaut-il pas mieux mettre cet argent sur les programmes ?", fait-il mine de s'interroger.
Avant de quitter la TNT, Bertrand Delais pose deux conditions : que Public Sénat, la chaîne avec laquelle LCP partage le canal 13, soit d'accord, mais aussi que le budget de LCP soit sanctuarisé afin d'être sûr que les économies réalisées grâce à un départ de la TNT soient réinjectées dans les programmes. Bertrand Delais a précisé discuter actuellement de ce retrait de la TNT avec l'Etat.
A en croire le patron de LCP à la nomination controversée, les conséquences d'une sortie de la TNT sur l'audience de sa chaîne seraient limitées. "Notre public étant plus urbain et CSP+, près de 75% de nos téléspectateurs sont sur les box TV et le satellite. Seulement 25% nous suivent sur la TNT", a précisé Bertrand Delais, assurant ne pas craindre de devenir dépendant des opérateurs internet. "À partir du moment où nous développons la consommation délinéarisée de nos programmes, nos services associés intéresseront les opérateurs télécoms", veut-il croire.