Depuis sa sortie en salles, "Django Unchained" connaît un grand succès. Le western spaghetti de Quentin Tarantino avec Jamie Foxx, Christoph Waltz et Leonardo DiCaprio affiche à ce jour 130,1 millions de dollars de recettes sur le seul territoire américain pour un budget de 100 millions de dollars. En France, où le long métrage nommé à cinq reprises aux prochains Oscars n'est sorti que mercredi, "Django Unchained" a réalisé le meilleur démarrage de la carrière de Quentin Tarantino lors des premières séances parisiennes.
Néanmoins, ce succès est entaché par plusieurs polémiques. La première est née avant même la sortie du film en salles. En effet, de nombreux spectateurs ayant vu "Django Unchained" en avant-première se sont indignés de l'utilisation trop répétitive (110 occurrences) à leur goût du mot "nigger" ("nègre"), terme très sensible outre-Atlantique et sujet à polémique. Parmi les choqués : Spike Lee. "Je ne peux pas en parler parce que je n'irai pas le voir. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est irrespectueux envers mes ancêtres" avait-il déclaré dans un entretien à VibeTV, appelant à boycotter le film.
Cette fois, ce sont les produits dérivés qui choquent plusieurs associations américaines, comme le rapporte TMZ. En parallèle à la sortie du film, les producteurs ont sorti des figurines de chacun des personnages de "Django Unchained". Mais les associations National Action Network et Project Islamic Hope s'insurgent face aux répliques des personnages joués par Jamie Foxx (Django), Kerry Washington (Broomhilda) et Samuel L. Jackson (Stephen), trois esclaves du film, qui, selon les associations, "banalisent l'horreur de l'esclavage".
Najee Ali, directeur de l'association Project Islamic Hope, a jugé dans un communiqué que voir ces figurines d'esclaves noirs dans les magasins de jouets pour enfants était comparable à une "claque dans la figure de nos ancêtres". Selon lui, jamais le réalisateur n'aurait accepté telle chose avec "Inglourious Basterds" "parce qu'il savait que la communauté juive ne l'aurait pas permis". De son côté, la Weinstein Company a immédiatement décidé de stopper la production des figurines incriminées afin de ne pas amplifier la polémique.
L'entreprise NECA, qui produit les figurines en question, s'est défendue en assurant que celles-ci étaient à destination de collections d'adultes et non de simples jouets pour enfants. Tirées à 1.000 exemplaires chacune avant d'être retirées des rayons, les figurines de Django, Broomhilda et Stephen ne se sont jamais aussi bien vendues que depuis la polémique, explique TMZ. En effet, celles-ci s'arrachent désormais à prix d'or sur les sites de revente en ligne comme eBay !