La production de "Homeland" a été roulée dans la farine par ses propres employés. Afin de rendre plus réalistes les décors citadins de la cinquième saison de la série, les producteurs ont engagé plusieurs graffeurs censés inscrire des inscriptions en arabe sur les murs.
Problème, comme le rapporte The Guardian aujourd'hui, trois artistes ont profité de cette mission pour dire tout le mal qu'ils pensaient de la série qui les avait embauchés. Les graffeurs ont ainsi inscrit dans ce qui était censé ressembler à un camp de réfugiés syrien au Liban, des messages comme "Homeland est raciste", "Cette série ne représente pas les opinions des artistes" ou encore "Homeland est une blague et ne nous fait pas rire".
Ecrits en langue arabe, ces graffitis ont été laissés tels quels par la production qui les a fait apparaître à l'image dans le deuxième épisode de la saison 5, diffusé dimanche aux Etats-Unis. Les téléspectateurs ont ainsi pu voir l'héroïne de la série, Carrie Mathison (Claire Danes), déambuler au milieu de messages hostiles.
Dans un communiqué en anglais, les trois artistes ont affirmé assumer leur geste. "Nous pensons que cette série perpétue de dangereux stéréotypes" estime l'un d'eux dans le Guardian. Avant de s'en prendre à la production de la série de Showtime : "Il est clair qu'ils ne connaissent pas la région qu'ils prétendent montrer à l'écran. Et nous souffrons déjà des conséquences de ces représentations superficielles et erronées", a-t-il ajouté.
Beau joueur, le co-créateur et showrunner de "Homeland" Alex Gansa a préféré faire part de son admiration envers les trois graffeurs. "J'aurais aimé qu'on retire ces images avant leur diffusion. Cependant, comme 'Homeland' a toujours cherché à être subversive et à créer la discussion, on ne peut qu'admirer ce sabotage artistique", a-t-il déclaré dans un communiqué relayé par Entertainment Weekly.
Depuis sa création, "Homeland" a régulièrement été au coeur de polémiques sur sa manière de représenter le Moyen-Orient ou la zone afghano-pakistanaise. En décembre dernier, la série avait par exemple provoqué la colère des autorités pakistanaises. Ces dernières avaient notamment reproché à la production sa manière de représenter la capitale, Islamabad, mais aussi de faire des services secrets pakistanais les protecteurs de certains terroristes.