Pas besoin d'être un people pour être pourchassé par un paparazzi. Les deux enquêteurs du journal "Le Monde", Gérard Davet et Fabrice Lhomme, l'ont appris à leurs dépens. Le quotidien raconte comment ils ont été suivis par un paparazzi, en octobre 2014. Ce jour-là, encadré par leurs officiers de sécurité, ils ont été shootés par un photographe dissimulé dans une Fiat noire. Rapidement, une enquête permet d'identifier l'homme dans sa voiture téléobjectif à la main. Il s'agit du paparazzi Sébastien Valente, qui a aussi été le photographe officiel de Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle.
Pourquoi ce paparazzi suivait-il deux journalistes du quotidien du soir ? Le Monde rappelle l'affaire "Valeurs Actuelles", qui avait révélé dans ses pages plusieurs rendez-vous des enquêteurs du journal, dont un avec François Hollande. Objectif d'Yves de Kerdrel, directeur de la publication : dénoncer la participation des deux journalistes d'investigation à un hypothéthique cabinet noir anti-Sarkozy mêlant médias, justice et exécutif. Pour le patron de l'hebdomadaire, il n'y a pas de doute, Davet et Lhomme sont informés par le pouvoir. Après cette polémique, se sachant surveillés, "les journalistes doivent tant bien que mal se faire déposer dans des endroits discrets pour ne pas 'griller' leurs sources", note Le Monde.
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Le jour de leur poursuite par le paparazzi, les deux journalistes avaient rendez-vous avec une très bonne source... sur les affaires liées à Nicolas Sarkozy. "J'ai essayé de faire une photo de M. Davet, s'est défendu le photographe aux policiers selon ses propos rapportés par le journal. Le but était de faire une photo avec ses officiers de sécurité". Un tel cliché pouvait-il intéresser la presse magazine ou people ? "Il n'est pas certain qu'une photo des journalistes avec les policiers se serait vendue bien chère. Une photo de leur source, si", commente le journal du soir.