Semaine très politique en vue pour les médias français. Alors que le pays fait face à plusieurs mouvements sociaux, Emmanuel Macron va s'illustrer ces prochains jours dans deux exercices de communication pour le moins singuliers pour un président de la République en fonction. Jeudi, il sera ainsi l'invité du "13 Heures" de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 tandis qu'il répondra dimanche aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel dans le cadre d'une interview accordée à BFMTV, RMC et Mediapart.
Ce matin, invitée de la matinale de RTL, Marine Le Pen a été interrogée par Yves Calvi sur la tournée médiatique du chef de l'État. "(Emmanuel Macron) va faire ce qu'il fait pas mal depuis son arrivée à l'Élysée : de la communication à outrance", a réagi la présidente du Front national, jugeant que le chef de l'État est dans une "grande opération électoraliste" en vue des prochaines élections européennes.
La patronne du FN a ensuite été questionnée sur le choix d'Edwy Plenel, fondateur de Mediapart et adversaire notoire de l'extrême-droite, comme questionneur du chef de l'État. "Je suis scandalisée que le président de la République se fasse interviewer pendant deux heures par un homme qui a justifié et s'est réjoui de l'assassinat des athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich" a lancé Marine Le Pen. "Ça me scandalise et ça devrait scandaliser tous les Français. Ce Monsieur Plenel doit avoir beaucoup d'influence pour réussir à décrocher une interview de ce type", a-t-elle ensuite observé.
"Je pense qu'il est tout à fait illégitime", a poursuivi la patronne du Front national, estimant qu'Edwy Plenel est un "homme qui a défendu un acte terroriste ignoble". "Il réitérerait ses propos aujourd'hui, il serait trainé devant un tribunal correctionnel. Et à juste titre !", a-t-elle ensuite asséné. "On va devant lui s'expliquer comme s'il était une autorité morale. Je trouve ça extrêmement grave", s'est ensuite insurgée Marine Le Pen, pointant le "drôle de signal (envoyé aux Français) alors que (le pays) est en guerre contre le terrorisme islamiste".
À travers cette attaque, Marine Le Pen fait référence à des propos écrits par Edwy Plenel en 1972 dans la revue "Rouge", l'hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire. Sous pseudonyme, le journaliste avait appelé à défendre "inconditionnellement" les militants de Septembre Noir, l'organisation terroriste palestinienne qui venait d'assassiner onze athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich. Contacté par "Libération", Edwy Plenel a expliqué que ces propos avaient été écrits "dans un contexte tout autre et alors qu'(il) avait 20 ans" et qu'ils expriment "une position qu'(il) récuse fermement aujourd'hui". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.