Le chef de l'Etat rend hommage à la presse. Pour les derniers voeux à la profession de son quinquennat, Emmanuel Macron a souligné hier à l'Elysée le besoin d'avoir "une presse libre" pour "raconter le monde de manière éclairée". Un constat renforcé selon lui lors de la crise sanitaire.
"Rarement nous avons eu autant besoin de journalistes", a-t-il commencé par dire à des représentants d'une profession avec laquelle les relations n'ont pas toujours été au beau fixe. "Sans la presse et le travail de vérification des informations auquel vous vous livrez, les vagues de fausses informations auraient été plus puissantes et plus dangereuses encore", a-t-il estimé au sujet du Covid-19, remerciant les journalistes pour leur "engagement" dans cette "épreuve historique".
"Rarement la presse n'a été autant fragilisée", s'est ensuite ému le président de la République. Emmanuel Macron a dénoncé "avec force" les "menaces" qui pèsent sur les journalistes "partout dans le monde", rappelant que 46 professionnels avaient été tués en 2021 selon Reporters sans frontières. Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré que les services de l'Etat menaient un "travail inlassable" pour obtenir la libération d'Olivier Dubois, correspondant français de plusieurs médias au Mali, enlevé au printemps 2021. "Nous ne l'oublions pas et sommes aux côtés de sa famille", a-t-il ajouté, répondant ainsi à ses proches qui dénonçaient récemment le "silence insupportable" des autorités françaises sur ce dossier.
Au cours de son intervention, le chef de l'Etat a également rappelé son attachement à la "liberté de caricaturer" et à la "satire", confirmant la création d'une "Maison internationale du dessin de presse", installée prochainement dans le 6e arrondissement de Paris. Il a plus généralement tenu à souligner le soutien apporté par l'Etat à "la filière presse" avant et depuis le début de la crise sanitaire, l'évaluant à 483 millions d'euros depuis 2020. "Nous continuerons d'accompagner votre changement de modèle car la presse n'est pas seulement un marché mais un bien commun relevant de l'exigence démocratique et citoyenne", a-t-il promis.
Le président de la République a souhaité enfin que 2022 soit l'année d'un "combat culturel" opposant "au diktat de l'émotion" et au "règne des algorithmes" "le travail du temps long" et de "l'esprit critique". Alors qu'Eric Zemmour avait la veille affiché sa défiance à l'égard des journalistes, le chef de l'Etat a conclu en citant Emile Zola : "Je suis pour et avec la presse".