Des journalistes assistant à leur mise en accusation par un ancien journaliste. C'est le résumé des "premiers et derniers voeux à la presse de candidat à la présidentielle", présentés aujourd'hui par Eric Zemmour. Flanqué de ses soutiens, dont le récent rallié Guillaume Peltier, le candidat à l'Elysée s'est présenté cet après-midi devant les représentants des médias sur une scène dressée à son QG de campagne parisien. Pendant près d'un quart d'heure d'un discours aux accents trumpiens, l'ex-reporter du "Figaro" a fait la leçon à ses anciens collègues.
Eric Zemmour a entamé son discours en s'imaginant président de la République. "Dans un an jour pour jour, je vous inviterai à l'Elysée et nos relations ne seront plus les mêmes. Vous vous adresserez à moi avec respect, admiration, sollicitude et même un brin d'hypocrisie, comme vous le faites toujours avec les présidents de la République", a-t-il fantasmé, promettant de répondre à la presse "avec une sympathie qui rompra de manière éclatante avec le style de mon prédécesseur, cet illustre emmerdeur".
Renouant avec son discours anti-médias de Villepinte, Eric Zemmour a ensuite pilonné son ex-profession, temple selon lui du "wokisme" où la "langue maternelle" serait le "politiquement correct". Il a présenté les représentants de la presse comme "les hommes et les femmes les plus mal-aimés de France". "La population vous taille des costards à la chaîne, de quoi vous rhabiller pour 100 ans !", a-t-il lancé à son auditoire. Et d'ajouter : "Le peuple vous en veut et malheureusement il a raison de vous en vouloir".
Alors qu'il les a massivement investis, Eric Zemmour s'est félicité du poids désormais pris par les réseaux sociaux dans la "vie médiatique". "Les journalistes ont perdu avec internet le monopole de l'interprétation de l'actualité et du monde. Cela donne ce que vous appelez, avec mépris, le populisme. Moi, j'y vois une formidable victoire de la démocratie et de la liberté contre l'idéologie", a-t-il déclaré.
Promettant que 2022 serait "l'année de la renaissance du journalisme français", le candidat à la présidentielle s'est enfin présenté comme un libérateur de journalistes "otages de l'idéologie". "Vous méritez mieux que l'esclavage intellectuel qui vous est imposé", a-t-il affirmé. Avant de conclure : "Je vous souhaite de penser enfin entièrement par vous-mêmes sans céder à la pression lancinante du conformisme. Je vous souhaite d'exercer le métier le plus excitant du monde, je vous souhaite d'être journalistes".