Le verdict a été rendu hier, jeudi. Eric Zemmour a perdu son procès en appel contre le rappeur Youssoupha. Ce dernier s'en prenait à l'ancien polémiste de Laurent Ruquier - renouvelé sur RTL, M6 et Paris Première à la rentrée prochaine - dans une chanson datant de 2009, "A force de le dire". Dans ce titre, Youssoupha déclarait "A force de juger nos gueules, les gens le savent qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit qu'c'est nous, j'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour".
La chambre de la Cour d'appel de Paris spécialisée dans les affaires de presse a jugé le rappeur non coupable. Pour la justice, il n'y a ni injure publique ni diffamation dans la chanson de Youssoupha. La Cour considère en effet le rap comme "un style artistique permettant un recours possible à une certaine dose d'exagération" ajoutant que la chanson incriminée ne dépassait pas "les limites admissibles en matière de liberté d'expression artistique".
En première instance, Eric Zemmour avait pourtant gagné son procès. La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris avait en effet considéré que le texte de la chanson avait "une portée outrageante et méprisante en ce qu'il s'insère en point d'orgue d'une menace implicite ou d'un appel à faire taire un individu, au surplus nommément désigné, ce qui est précisément contraire aux fondements de la liberté d'expression dans une démocratie".