
Enrique Iglesias l'a dit à maintes reprises lors de la promo de "Euphoria", son neuvième opus : il s'agit d'un album très différent de ce qu'il a proposé par le passé. D'abord, il faut rassurer les fans : ce n'est pas exactement une révolution musicale à laquelle se livre le bel Espagnol. Mais Enrique s'est effectivement aventuré un peu plus loin que là où on l'attendait. Si on peut l'applaudir sur le principe, on regrettera que le produit fini soit si décevant.
Par où commencer ? Par les mélodies, peut-être. Elles sont vues et revues ("One Day at a Time" avec Akon), ou ne décollent jamais (le mélancolique "Heartbeat" avec Nicole Scherzinger, ou le premier single "I Like It"). Et quand elles sont entêtantes, comme sur "Dirty Dancer", duo avec Usher, c'est la production qui pêche. Pourtant, Enrique s'est entouré de RedOne, le producteur qui lui avait offert [musique:293222 "Takin' Back My Love"], et qui a depuis co-signé tous les singles de Lady GaGa. Mais sur "Euphoria", RedOne joue trop la carte du revival eurodance, et les beats sont lourds et maladroits, les synthés sont clichés... Le producteur s'en sort mieux sur la ballade "Heartbreaker", plutôt réussie, tandis qu'une autre ballade, "Ayer", va piocher avec succès du côté de Ryan Tedder. Côté uptempo, on sauvera "No Me Digas que No", sympa et entraînant, mais au final, "Euphoria" est plein de hits potentiels auxquels il manque quelque chose. Un gâchis, en somme.