L'UER serre la vis. L'Union européenne de radiodiffusion n'est pas encore tout à fait remise des polémiques qui ont accompagné l'édition 2017 de l'Eurovision, comme l'atteste un nouveau document édictant des règles plus strictes pour la participation au grand concours européen de la chanson dès 2018, année où le Portugal accueillera l'événement.
L'UER souhaite à tout prix éviter qu'un candidat à l'Eurovision se retrouve dans la même situation que Yulia Samoylova, la chanteuse sélectionnée par la Russie pour l'édition 2017. L'Ukraine, qui accueillait l'événement, a en effet interdit à la jeune femme d'entrer sur son territoire, et donc de participer au concours, suite à un concert donné par l'artiste en 2015 en Crimée, annexée par la Russie. Pour entrer sur le territoire, l'artiste n'avait pas demandé d'autorisation, ce qui constitue un délit aux yeux des autorités ukrainiennes.
Désormais, les pays qui participent doivent s'assurer que leur candidat ne risque pas de poser problème au pays organisateur. "Ni l'artiste choisi, ni aucun membre de la délégation ne doivent avoir un quelconque antécédent qui pourrait pousser les autorités du pays organisateur à lui refuser l'accès au pays organisateur, en accord avec les lois nationales", annonce ainsi très formellement l'UER. Si cette règle avait été en vigueur cette année, la Russie n'aurait pas pu sélectionner un artiste ayant chanté en Crimée sans autorisation de l'Ukraine.
Au passage, l'UER rappelle que toute "forme de propagande politique durant l'événement ou dans les chansons" est interdite et que les jurys nationaux ne peuvent pas inclure des membres qui seraient de près ou de loin liés à des chansons ou artistes en compétition. Enfin, l'UER insiste sur la nécessité pour le pays organisateur et son diffuseur de respecter les délais dans la préparation du concours. Si la chaîne concernée ne s'y pliait pas, l'UER aurait désormais le droit de casser son contrat et de proposer à une autre chaîne nationale de retransmettre le concours. Une nouvelle façon de rappeler les nombreuses difficultés qui ont accompagné l'édition ukrainienne, et qui ont valu à la chaîne publique UA:PBC une amende conséquente.