Après une bonne saison, Europe 1 a largement reconduit sa grille. Pour pallier le départ sur RTL de Laurent Ruquier, elle a simplement fait basculer Cyril Hanouna l'après-midi - lui-même remplacé le matin par Jean-Marc Morandini qui double son temps d'antenne. Alors que les autres généralistes ont largement revu leur grille, Europe 1 n'a fait que quelques ajustements ici ou là. Explications de Fabien Namias, le patron de la station.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : Cette rentrée radio est marquée par de nombreux changements chez vos concurrents. Après une belle saison, vous attendez-vous à une saison difficile ?
Fabien Namias : Non, je ne la trouve pas spécialement difficile ! On va juste être davantage concurrencé. Pour maintenir la dynamique, on va garder ce qui a fait notre succès l'année dernière : un état d'esprit conquérant. On a faim, on envie de mordre dans l'actu, dans les événements, d'être les plus drôles, les plus inventifs, de bousculer. On doit continuer à être exigeants envers nous-même et à garder une ligne éditoriale claire autour de l'info, du divertissement et de la culture.
Dans ce mercato agité, à part avec Hanouna, vous n'avez rien de nouveau...
L'année dernière, on a mis en place une grille solide, il était normal de la reconduire. On a été obligé de bouger l'après-midi, oui, mais Thomas Sotto, Cyril Hanouna, Wendy Bouchard ou Frédéric Taddeï démarrent leur deuxième rentrée. Ils sont encore très "nouveaux". Auparavant, Europe 1 changeait d'animateurs tous les ans, et ce n'était pas une bonne stratégie. On doit s'installer dans la durée. La nouveauté, c'est un état d'esprit. Il faut faire évoluer les rendez-vous installés.
La concurrence Hanouna/Ruquier, c'est si important que ça ? Tout se joue le matin, pour vous non ?
Evidemment, la matinale, c'est très important. Nous avons beaucoup progressé la saison dernière et je fais confiance à Thomas Sotto pour progresser encore. Cette saison, on a beaucoup retravaillé sur le 6/7. Mais c'est très important l'après-midi. Je ne minimise pas l'enjeu. Le 16h/18h30 est notre deuxième carrefour d'audience après la matinale et donc également en termes de revenus publicitaires. Le passage de Cyril Hanouna l'après-midi, c'est LE pari de la rentrée. C'est un changement colossal. Il y a des risques qu'après 15 années de Ruquier, nos auditeurs soient un peu perdus dans un premier temps. Nous avons anticipé une perte d'audience à cette heure-là dans un premier temps. Mais il faut être patient. Si nous proposons une émission de qualité, nous allons conquérir au fur et à mesure de nouveaux publics.
Vous êtes satisfait de sa première semaine ?
Je ne doute pas de son succès. Ceux qui aimaient Europe 1 retrouvent Europe 1 car Cyril amuse et apprend des choses aux auditeurs. Je lui ai dit de nous faire confiance, qu'il se fasse confiance. On se donne du temps. Cyril a plus que deux saisons pour s'installer. C'est une marque de confiance réciproque. On croit en Cyril et on a envie de l'avoir le plus longtemps possible. Cyril n'est pas un effet de mode. Il va prouver qu'il n'a pas qu'un public d'adolescents mais qu'il peut plaire au plus grand nombre !
Jean-Pierre Elkabbach va-t-il refaire des interviews avec Gilles Bouleau de TF1 ?
Pour l'instant, il n'y a rien de concret mais on a quelques idées ! On ne s'interdit pas non plus de travailler avec d'autres médias. Avec TF1, l'interview de Poutine puis de Sarkozy, ont été de bons concours de circonstances.
Dans quelques semaines, vous allez accueillir Alessandra Sublet. Que va-t-elle faire exactement ?
Elle va faire une émission d'accueil très conviviale, qui va ressembler à ce que font les Français le dimanche en fin de matinée. Entourée de sa bande de chroniqueurs, elle discutera dans la bonne humeur des thèmes d'actualité, de ce qu'on peut faire l'après-midi, etc. Alessandra Sublet a du talent. Elle rayonne, elle dégage quelque chose de positif et d'attirant. C'est aussi un pari, car il va falloir que son naturel, sa joie de vivre et son aisance s'insèrent dans un format radio.
Lors de la conférence de presse, vous avez reconnu être un "challenger". Vous voulez rattraper France Inter, voire RTL ?
L'objectif, c'est de continuer à monter. Si on monte, je ne sais pas au détriment de qui ce sera. Evidemment, la radio devant nous c'est France Inter. Donc si on doit progresser, ce sera logiquement la première à être doublée. Mais l'essentiel, c'est de monter. Et pour ça, il faut être bon !