Quel avenir pour France 4 passé le 20 août prochain ? C'est en effet à cette date que la chaîne jeunesse est censée s'éteindre sur le canal 14 de la TNT après avoir gagné un an de sursis à la faveur de la crise sanitaire. Pour juger de l'opportunité d'un maintien ou non, la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale a créé une mission de courte durée sur l'offre de jeunesse du service public audiovisuel. Et les deux députés mandatés, Béatrice Piron (LREM) et Maxime Minot (Les Républicains), viennent de rendre leurs conclusions, comme le rapportent "Le Monde" et "Les Echos".
Dans ce rapport de 26 pages qui sera présenté ce jour à l'Assemblée nationale, les deux rapporteurs se prononcent en faveur de la continuité de France 4. "Une chaîne dédiée à la jeunesse est un acquis précieux pour la télévision publique", notent-ils, tout en observant qu'"un grand nombre de pays européens disposent d'une chaîne publique dédiée à la jeunesse".
Et de mettre en exergue un sondage réalisé pour les besoins de leur mission, stipulant que "60% des moins de 13 ans regardent encore la télévision en linéaire chaque jour". Reste que le canal 14 de la TNT a enregistré une audience moyenne en baisse sur l'ensemble du public en 2020, avec une part d'audience de seulement 1,2% (-0,4 point sur un an). Elle est ainsi derrière la chaîne privée à destination des enfants Gulli, et ses quelque 1,3% de PDA en 2020.
Du point de vue des députés, France 4 pourrait pourtant contribuer à faire rayonner l'offre numérique jeunesse de France Télévisions constituée par Slash, Okoo et Lumni. La chaîne serait d'autant plus nécessaire que tous les enfants ne bénéficient pas d'un égal accès au numérique.
Autre argument qui ne passera pas inaperçu : l'arrêt de France 4 permettrait de réaliser "seulement" 10 millions d'euros d'économies, "contre 40 millions d'euros attendus initialement", estiment les deux auteurs.
Enfin, dans un contexte où le Conseil supérieur de l'audiovisuel a lancé une consultation publique relative à la numérotation des chaînes de la TNT, Béatrice Piron et Maxime Minot se déclarent même favorables à ce que France 4 change de canal si cela peut lui permettre d'envisager un avenir en linéaire. "Lorsqu'on a mené les auditions, on eu l'impression que plusieurs chaînes poussaient pour libérer le canal 14. Il ne faudrait pas que cela joue dans la décision du gouvernement", estime Maxime Minot.
L'avenir de France 4 est désormais entre les mains du gouvernement, qui pourrait donc revenir une deuxième fois sur sa décision en modifiant par décret le cahier des charges de France Télévisions et changer ainsi le destin de la chaîne jeunesse.