Placé en redressement judiciaire la semaine dernière par le tribunal de commerce de Paris, le quotidien France Soir, désormais uniquement disponible sur internet, pourrait bien vivre ses derniers jours. Les éventuels candidats à une reprise du titre avaient initialement jusqu'au 29 juin pour déposer leurs offres. Un délai prolongé jusqu'à hier soir afin de "permettre aux opérateurs qui ont manifesté un intérêt pour le dossier de finaliser une offre", expliquait la direction du journal.
Quelques heures avant l'heure fatidique, le groupe Lafont Presse s'est manifesté et a envoyé un mail à l'administrateur judiciaire en charge de l'affaire, pour proposer une offre, rapporte Les Echos. "Nous avons envoyé cette offre à l'administrateur judiciaire vers 18h30", a déclaré Robert Lafont, fondateur du groupe, propriétaire de 80 titres de presse. "C'est l'un des sites qui a le plus progressé ces derniers mois parmi les sites d'information. Je pense que nous pouvons mettre en place des synergies avec nos propres titres, afin d'enrichir l'offre du site France Soir", a-t-il poursuivi.
Dans son mail, le groupe Lafont Presse a exprimé ses ambitions pour relancer France Soir : un éventuel retour à une version papier en 2013, sous forme quotidienne ou hebdomadaire, mais aussi un plan de réduction des charges du site internet, qui "perd beaucoup d'argent". Si le nombre de salariés qui conserveraient leurs postes en cas de reprise n'a pas été clairement dévoilé, en interne, le chiffre de 5 sur 57 a été évoqué.
Ce matin, Carole Martinez, administrateur judiciaire en charge du dossier, a appelé le groupe Lafont Presse à confirmer leur offre par un document officiel, estimant qu'un mail de quelques lignes ne pouvaient être considérés comme une offre de reprise sérieuse. Le groupe a jusqu'à ce soir pour confirmer son intérêt pour le quotidien France Soir.