Politique
France Télévisions : Le rapport de 130 pages du CSA résumé
Publié le 11 décembre 2014 à 12:13
Par Julien Bellver
Hier soir, le CSA a publié le très attendu rapport sur la présidence de Rémy Pflimlin. Toujours critique mais plus mesuré.
Le rapport du CSA sur la gestion de France Télévisions a été publié. Le rapport du CSA sur la gestion de France Télévisions a été publié.
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130 pages. Hier soir, le CSA a publié sur son site internet le très attendu rapport du "bilan quadriennal des résultats de la société France Télévisions". Il s'agit de la version officielle et définitive, après les fuites dans la presse qui avaient déclenché la colère du groupe public, tant le constat et les mots employés étaient durs pour la présidence de Rémy Pflimlin. La version définitive de ce rapport, adopté par le CSA en séance plénière, reste très critique mais beaucoup plus mesurée. puremedias.com vous propose un résumé des principaux enseignements.

Bravo pour l'info

C'est LE point fort de France Télévisions selon le CSA : l'information. Une offre "sans équivalent parmi les chaînes hertziennes gratuites". Qu'il s'agisse de la qualité ou des formats, les auteurs du rapport félicitent le groupe public, qui consacre plus de 20% de son temps d'antenne à l'information. Disparues, les critiques sur certains choix éditoriaux des JT contenues dans le pré-rapport. Le Conseil salue la nouvelle formule du 20 heures de France 2 lancée en septembre ou encore la mise en avant de l'actualité européenne et internationale dans ses différentes éditions.

Les bons points du CSA vont à "Télématin", qui a su rester leader malgré la forte concurrence à cette heure, au "13 heures", qui "s'intéresse à la culture et aux enjeux de société" en semaine et à l'investigation le week-end. Le CSA félicite aussi France Télévisions pour le lancement de nouveaux formats forts, comme "Cash Investigation". Sur le sport aussi, le Conseil salue une "stratégie volontariste d'exposition du sport tout en maitrisant les coûts d'acquisition".

Où est passée la culture ?

Reproche récurrent fait à France Télévisions, la place des formats culturels sur ses antennes. Trop peu nombreux et diffusés tardivement, déplore le CSA. Même si France Télévisions reste de loin le premier diffuseur en la matière, le CSA estime que "la proposition du service public, libérée de la pression publicitaire, aurait pu conduire davantage à la promotion de programmations exigeantes, véritables marqueurs des missions de service public". Pas assez de sciences, pas assez de spectacles vivants, pas assez de culture classique, voilà quelques pistes pour le futur président de France Télé.

Le retard rattrapé sur le numérique

Autre satisfecit du CSA, le numérique. Les Sages saluent les efforts faits par France Télévisions pour rattraper son retard lors de la dernière mandature Pflimlin. "FranceTV Info", "Pluzz" ou encore "Culture Box" ont contribué au rayonnement numérique du groupe public. "On doit également relever la naissance d'un esprit précurseur au sein du groupe public, tant dans les innovations technologiques que dans certains formes narratives s'appuyant sur les réseaux numériques", note le rapport. Le Conseil réclame néanmoins des synergies avec Radio France, l'INA et "une plateforme commune" permettant d'accèder à tous les services proposés par les chaînes.

Fictions : Plus d'épisodes s'il vous plaît

France Télévisions, principal contributeur à la production de fictions françaises, est aussi le groupe qui en diffuse le plus. Mais le CSA demande "un renouvellement des codes narratifs". "L'offre de fiction sur chaque antenne doit néanmoins contribuer à mieux caractériser la ligne éditoriale de chaque chaîne en diversifiant plus nettement les formats et les genres proposé", note le rapport. Le CSA réclame des séries plus longues (avec plus de 8 épisodes), pour faciliter leur commercialisation à l'international. Les Sages regrettent enfin qu'une fiction quotidienne n'ait jamais vu le jour sur France 2, à l'image de "Plus belle la vie" sur France 3.

France 2 et France 3 se ressemblent trop

Une structure de programmation "problématique". France 2 et France 3 ne se différencient pas suffisamment, juge le CSA. Le rapport reproche ainsi à la direction d'avoir mis sur France 3 de vieux formats de France 2 ("Des chiffres et des lettres", "30 millions d'amis"). Et, à contrario, d'avoir déplacé de France 3 vers France 2 des formats plus modernes comme "Ce soir (ou jamais !)".

Pour le Conseil, certaines émissions historiques ou patrimoniales comme "Secrets d'Histoire", "Le jardin préféré des Français" ou encore "Vos objets ont une histoire" auraient "légitimement leur place sur France 3". "Ces exemples montrent la nécessité que les propositions éditoriales de France 2 et de France 3 se démarquent plus clairement l'une de l'autre", note le CSA. Le rapport salue néanmoins "l'installation de grands marques" de magazines sur une autre chaîne, France 5, avec une "offre de programmes très lisible" pour les téléspectateurs.

Les docs au top

Autre bon point pour France Télévisions, la mise en avant des documentaires. Le groupe public reste le premier producteur et diffuseur, avec plus de 8.000 heures par an, soir 88% de l'offre globale toutes chaînes confondues. Les créateurs de documentaires auditionnés ont néanmoins regretté "que les thématiques traitées dans les documentaires diffusés sur France 2 et France 3 soient trop proches voire identiques". Le CSA se félicite néanmoins de la programmation en prime de nombreux documentaires sur France 5.

Ne pas faire du TF1

Sans surprise, le CSA s'inquiète de "l'instabilité" de la grille de France 2 en access. Outre les errements ces derniers mois sur la programmation, le Conseil critique certains choix, trop inspirés des chaînes privées. "Il convient tout de même se s'interroger sur la pertinence de programmer des concours culinaires (Qui sera le prochain grand pâtissier ?) d'ores et déjà très présents sur TF1 (Masterchef) et M6 (Top Chef, Le meilleur pâtissier)", note le CSA. Pour rajeunir son public, conseil est donné à France Télévisions de renouveler certains formats vieillissants.

Le point noir France 3

Sans surprise, l'absence de réforme à France 3 est montrée du doigt par le rapport. "Hors information, la programmation nationale de la chaîne n'a été que partiellement renouvelée. La composante régionale de France 3 n'a toujours pas été clairement définie et la question du découpage régional est restée en suspens", note le rapport. Une "ambivalence" sanctionnée par les audiences.

Avec 842 millions d'euros, France 3 dispose pourtant du premier budget des chaînes publiques. Si le public de France 3 aime et regarde les JT régionaux, "il délaisse la programmation locale constituée de magazines et de documentaires", relèvent les Sages. Donc pas touche au modèle national de France 3, "sans remettre en cause la dimension régionale". Ce sera sans doute le chantier prioritaire du prochain patron de France Télévisions.

Le "hiatus" France 4

"Depuis plusieurs années, la chaîne peine à se positionner. (...) Si l'une de ses vocations est d'attirer sur son antenne des téléspectateurs plus jeunes, (...) il n'est pas certain que la composition de la grille actuelle y parvienne véritablement", fustige le CSA, qui s'interroge sur le "hiatus" entre les deux publics auxquels la chaîne s'adresse. En journée, les 4-11 ans et le soir, les 15-34 ans. Une ligne éditoriale "ambivalente", un contrat de lecture pour les téléspectateurs "peu lisible", le constat est sévère. "L'imbrication complexe de ces missions ne donne pas de véritable statut à la chaîne", lâche le CSA. Si dans son pré-rapport, le Conseil se posait la question de son maintien, le CSA suggère désormais un recentrage sur la jeunesse.

Que faire de France Ô ?

Une grille "qui repose essentiellement sur la multidiffusion", "un fonds de catalogue peu attractif", le CSA tire à boulets rouges sur le rôle et les missions de France Ô. "Un nécessaire travail est à effectuer pour optimiser l'articulation de la grille et donner une vraie identité à cette chaîne qui oscille entre une offre ultra-marine et à destination du jeune public urbain". Le Conseil préconise de trancher entre les deux lignes éditoriales. Il pose clairement la question de "l'avenir de cette chaîne", à déterminer "à l'occasion de la future rédaction du prochain contrat d'objectifs et de moyens liant l'Etat et France Télévisions".

Un public trop vieux

L'audience globale du groupe a baissé de manière significative en 5 ans, passant de 32,7% à 28,6%. Pire, la structure d'audience des chaînes du groupe public est de plus en plus veillissante. En 2013, alors que 52,8% du public devant sa télé est constitué d'individus de 50 ans ou plus, ce taux atteint 70,9% sur France 2, 72,4% sur France 5 et 75,8% sur France 3. Seule France 4 affichait un taux plus faible, à 41,7%.

Une gestion instable de l'entreprise

Enfin, le CSA relève de nombreux ratés dans la gestion du paquebot France Télévisions. La réforme de l'entreprise unique attend encore "certains bénéfices", comme des gains de productivité pour une meilleure stratégie de gestion de l'emploi. "Les économies attendues n'ont donc pas été réalisées au cours de cette période", estime le CSA. Il critique aussi "l'instabilité" de la gouvernance ces dernières années.

"On notera qu'au cours de cette mandature, France 2 a connu quatre départs successifs à la tête de la Direction des programmes. Ces différents changements n'auraient pas permis de stabiliser les visions stratégiques de l'antenne, d'acter des choix éditoriaux décisifs et de lancer dans la durée des grands projets novateurs", fustige le Conseil.

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