Michel Field n'a plus le soutien de ses troupes. Toute la journée, 714 journalistes de France Télévisions ont été invités à voter à bulletin secret pour répondre à une question simple : "Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l'information de France Télévisions ?". Le résultat est sans appel puisque 65% ont voté "non" à cette question et 18% "oui" tandis que 17% ne se sont pas prononcés.
"Le directeur de l'information peut-il continuer à diriger nos rédactions alors qu'une large majorité des journalistes n'ont plus confiance en sa parole ? C'est désormais à la présidence de France Télévisions qu'il revient de prendre ses responsabilités, et de répondre à cette question", commentent ce soir les Sociétés des journalistes de France 2, France 3 et Francetv Info.
Le principe de cette motion de défiance avait été validé jeudi dernier, en AG, après une semaine particulièrement chaotique pour le patron de l'information de France Télévisions. Journalistes et syndicats lui reprochent notamment "son amateurisme", ses déclarations dans la presse, "sa brutalité" ou encore sa complaisance supposée à l'égard de l'Elysée pour l'organisation de l'émission "Dialogues Citoyens" sur France 2.
Reste maintenant à savoir quelles seront les conséquences de cette motion de défiance. Michel Field a d'ores et déjà annoncé vendredi qu'il "ne démissionnera pas" de son poste, considérant cette motion comme "un singulier rappel à l'ordre". Le patron de l'info a déjà fait des concessions, en abandonnant par exemple le projet d'une émission politique produite par une société extérieure à la rédaction et présentée par Karim Rissouli. Tous les regards se tournent désormais vers Delphine Ernotte. La patronne de France Télévisions a désormais le choix entre maintenir un patron affaibli à l'info ou s'en séparer, assumant ainsi une erreur de casting.