"Je ne démissionnerai pas". C'est ainsi que Michel Field a débuté ce matin une rencontre improvisée avec les cadres de la rédaction de France Télévisions. Après l'AG houleuse des journalistes du groupe hier après-midi, où il a été décidé de soumettre au vote une motion de défiance, le nouveau patron de l'information du groupe public a réuni une vingtaine de rédacteurs en chef et de chefs de service de France 2, France 3 et du site Francetvinfo.fr.
Devant l'état major de sa rédaction, Michel Field a reconnu que la motion de défiance avait de fortes chances d'être adoptée mais a indiqué qu'il ne partirait pas pour autant. Il souhaite, au contraire, profiter de ce vote pour "retisser" les liens avec ses journalistes.
Mais la réunion a été plus compliquée que prévu. Plusieurs journalistes illustres lui ont signifié que la confiance était rompue. "Michel Field s'est aperçu qu'il n'avait plus la confiance de ses cadres", note une des personnes présentes, évoquant un climat "tendu et solennel". Un présentateur de l'antenne a même parlé de "gâchis".
Depuis plusieurs jours, Michel Field est dans la tourmente. Arrivé à la tête de l'information du service public il y a quatre mois, l'ancien patron de France 5 a réussi à se mettre à dos une bonne partie de ses troupes. Aux multiples tensions créées par le chantier de la chaîne info sont venues s'ajouter celles autour du renouvellement de l'offre d'info des jeudis soir, sur l'externalisation de la production de la nouvelle émission politique de la chaîne mais aussi celles entourant la préparation de l'émission avec François Hollande diffusée hier soir.
Si les méthodes de Michel Field sont dénoncées en interne, sa communication l'est aussi, notamment après son passage décrié au "Supplément" de Canal+ dimanche dernier. Au cours de ce dernier, le patron de l'info avait notamment critiqué les choix éditoriaux d'"Envoyé Spécial" et demandé, sur le ton de la blague, à Nicolas Poincaré, le présentateur de "Complément d'Enquête", de "ne pas se suicider tout de suite"...