Un tacle appuyé à la presse. Invité ce matin de France Inter pour présenter son dernier ouvrage consacré à Guillaume Apollinaire, François Sureau a vertement critiqué le travail des journalistes durant la crise sanitaire entamée il y a un an.
Estimant qu'un "gouvernement raisonnablement coupable" avait fait en sorte pendant un an de transférer la responsabilité de la crise sur un "peuple innocent", l'avocat a accusé l'ensemble des citoyens mais aussi la presse d'avoir participé gaiement à ce mouvement de transfert. "La presse par exemple a été pendant la première partie du confinement étonnamment lamentable dans son absence d'esprit critique", a-t-il cinglé.
Amené à préciser sa pensée par Nicolas Demorand, celui qui est aussi un conseiller de l'ombre d'Emmanuel Macron a raconté : "Il m'est arrivé d'entendre sur une chaîne de télévision dans une émission de grande écoute - je pensais ne jamais avoir à entendre quelque chose de ce genre... Une question un peu désagréable, normalement critique, avait été posée au ministre de la Santé qui a manifesté une impatience à l'égard de cette manifestation incongrue d'esprit critique. Pour aussitôt voir le journaliste présent à l'antenne dire : 'Ah mais ne vous en faites pas. Nous sommes là pour rassurer les Français'. 'Pour RASSURER les Français'...", a déploré François Sureau.
Et de poursuivre : "Les six premiers mois de cette affaire (la crise sanitaire, ndlr) ont été caractérisés par ça... Ensuite, l'analyse critique de ce qu'il se passe, l'analyse profonde de cet effondrement de la gestion technocratique du monde, progresse mais ne reste pas à la hauteur de ce que l'on est en droit d'attendre des contre-pouvoirs. Je parle de la presse. Je pourrais également parler du Parlement qui s'est pratiquement mis en vacances", a conclu l'écrivain. puremedias.com vous propose de revoir cet entretien ici.