Une prise de parole qui n'a laissé personne indifférent. Ce matin, Nicolas Demorand et Léa Salamé recevaient Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe, auteur de "Sortir de notre impuissance politique". Au cours de cet entretien, le sociologue a notamment défendu la désobéissance comme forme d'action politique. "Je pense que l'action directe est aujourd'hui l'une des formes les plus puissantes politiquement. C'est une action où vous faites le temps politique, où vous imposez à l'Etat votre propre légalité. Vous lui dites : Voilà le monde que je veux voir venir (...) A ce moment-là, vous prenez l'Etat par surprise. Vous imposez votre propre légalité. Vous mettez l'Etat sur la défensive", a expliqué Geoffroy de Lagasnerie, citant ensuite en exemple l'action de l'agriculteur Cédric Herrou. Et d'ajouter : "Le respect de la loi n'est pas une catégorie pertinente pour moi. La question est la justice et la pureté, ce n'est pas la loi (...) Je ne crois pas que les gouvernants obéissent beaucoup à la loi. Je ne vois pas pourquoi nous, nous devrions le faire".
"Qui définit la justice et la pureté ?", a alors interrogé Léa Salamé, interloquée. "Si vous produisez une action qui lève les systèmes de persécution, qui soulage la souffrance des corps, vous produisez une action qui est juste et qui est pure. Et si, à l'inverse, vous prenez des mesures qui renforcent l'exposition des corps à la persécution, vous êtes impur et vous êtes injuste", a rétorqué son invité.
Estimant ensuite que les élections n'étaient pas un principe "particulièrement sensé", l'invité de Léa Salamé et Nicolas Demorand a ensuite récusé "le paradigme du débat". "Je suis contre le paradigme du débat, contre le paradigme de la discussion", a-t-il affirmé. "Je pense que nous perdons notre temps lorsque nous allons dans des chaînes d'info à débattre avec des gens qui sont de toute façon inconvaincables et que nous ratifions la possibilité qu'ils fassent partie de l'espace du débat. Je pense que la politique est de l'ordre de l'antagonisme et de la lutte. J'assume totalement le fait qu'il faut reproduire un certain nombre de censures en vérité dans l'espace public pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes", a conclu Geoffroy de Lagasnerie. puremedias.com vous propose de revoir cette interview.