Il n'y aura donc pas de Gilet jaune chroniqueur sur BFMTV. Du moins, pas pour l'instant. Dans sa dernière édition, "Closer" avait révélé que la chaîne info du canal 15 souhaitait faire appel ponctuellement à Ingrid Levavasseur, figure médiatique du mouvement des Gilets jaunes. BFMTV désirait que cette dernière intervienne régulièrement dans "Et en même temps", l'émission politique dominicale d'Apolline de Malherbe. Dans un communiqué, la chaîne avait précisé que sa participation à l'émission de ce dimanche devait avoir valeur de "test".
Mais coup de théâtre ce week-end, Ingrid Levavasseur avait fait savoir, via son compte Facebook, qu'elle avait finalement décidé de ne pas participer à l'émission. "Face à de nombreuses menaces et intimidations, madame Levavasseur choisit de renoncer, nous le comprenons", avait ainsi annoncé BFMTV. Hier soir, dans "Et en même temps", alors qu'elle faisait son grand retour à l'antenne après son congé maternité, Apolline de Malherbe a tenu à faire une mise au point sur le sujet. "Nous avions prévu la présence d'Ingrid Levavasseur, aide-soignante, mère célibataire de deux enfants que l'on a découvert dans le contexte des Gilets jaunes", a-t-elle d'abord annoncé.
"Nous avions souhaité lui proposer de prendre place autour de cette table et, en toute transparence, cette présence a même posé un débat au sein de BFMTV. C'est la vie d'une rédaction", a poursuivi l'animatrice, évoquant notamment l'inquiétude de la société des journalistes (SDJ) de la chaîne. Contestant la décision de faire appel à Ingrid Levavasseur, cette dernière s'était fendue d'un communiqué samedi dans lequel elle avait évoqué un "problème de déontologie au vu des attaques que subit la chaîne depuis le début du mouvement". Ce week-end encore, lors des manifestations de "l'acte VIII" des Gilets jaunes, BFMTV a d'ailleurs encore été la cible d'attaques. Selon la SDJ de la chaîne, une équipe de reporters et leurs agents de sécurité ont "essuyé des coups" à Rouen tandis qu'une journaliste a été légèrement blessée à Paris.
Apolline de Malherbe a ensuite défendu son choix. "Nous pensons que c'est important que toutes les voix puissent s'exprimer. Diverses opinions, divers profils... Des hommes, des femmes, Paris, la province, le monde rural, diverses professions... C'est notre rôle, c'est mon rôle de journaliste de permettre à toutes les sensibilités de s'exprimer et de montrer la France telle qu'elle est", a poursuivi la journaliste. "Nous pensions que la personnalité d'Ingrid Levavasseur pouvait le permettre mais voilà, elle a reçu des menaces très violentes de la part d'autres Gilets jaunes, qui lui ont clairement interdit, par intimidation, de venir ce soir", a-t-elle ensuite déploré.
"C'est le signe que la nuance a de plus en plus de mal à trouver sa place aujourd'hui, dans une époque de clash, d'outrance et de hargne. C'est le risque de la loi de la jungle", a finalement estimé Apolline de Malherbe, concluant : "C'est très grave. C'est inquiétant pour le pays et je le regrette". puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.