Le journaliste ciblé lors des manifestations à Paris. Hier, les Gilets jaunes se sont de nouveau mobilisés un peu partout en France pour protester contre les hausses des taxes décidées par le gouvernement. A Paris, la situation a dégénéré, notamment en raison de la présence de casseurs et plusieurs scènes de violences ont eu lieu avec les forces de l'ordre. Alors qu'il ne travaillait pas, le reporter de Konbini Hugo Clément a été la cible d'un projectile qui l'a sévèrement blessé.
Sur son compte Instagram, sa compagne Alexandra Rosenfeld a posté hier soir une photo du journaliste ainsi qu'un texte de Hugo Clément racontant ce qui lui est arrivé. "Samedi, à 18h15, boulevard Malesherbes, je circulais en scooter avec ma compagne Alexandra. Nous allions boire un verre. Sur notre route, j'ai aperçu des manifestants en train de monter une barricade. J'ai décidé de m'arrêter pour faire quelques images avec mon téléphone", commence l'ancien membre de "Quotidien", notant qu'il avait "conservé son casque de moto sur la tête" et qu'il était "vêtu d'une parka bleu nuit" et n'était "pas identifié comme journaliste".
"Au bout de quelques secondes, alors que j'étais tourné vers le cordon de policiers progressant vers la barricade, les manifestants étant dans mon dos, j'ai été percuté par un projectile en plein visage. La visière du casque a explosé et je suis tombé", poursuit Hugo Clément, précisant qu'une "personne (lui) a arraché le téléphone des mains et s'est enfuie". Aidé par des manifestants qui lui ont prodigué les premiers soins, le reporter a retrouvé sa compagne avant de se rendre à l'hôpital Bichat où il a été recousu avec sept points de suture l'arcade.
Il confie : "Heureusement, j'avais mon casque. Il a amorti l'impact et m'a probablement évité une blessure beaucoup plus grave. Je suis formel sur un point : le projectif provenait du cordon des forces de l'ordre. Les manifestants étaient dans mon dos et les policiers ont chargé juste après". "S'agissait-il d'une balle de flashball ou d'une grenade lacrymogène ? Je ne peux pas le savoir. Une chose est sûre : ce projectile a été tiré à hauteur de tête, puisque je l'ai reçu en plein visage", poursuit-il, avant d'ajouter : "Je ne pointe pas du doigt l'ensemble des policiers, qui ont dû travailler dans des conditions très difficiles et stressantes. Je regrette simplement ce tir tendu, qui à l'encontre des règles de sécurité élémentaire."