Les médias en font-ils trop autour de la grève à la SNCF contre la réforme des retraites ? A quelques heures des vacances de Noël, BFMTV a proposé ce vendredi matin un duplex avec sa journaliste Amélie Rosique qui se trouvait depuis la gare de Lyon pour faire un point sur la vague de départs. "Est-ce-que c'est la pagaille ou est-ce-que c'est le contraire, les gens se sont organisés et sont arrivés tôt ?", lui a ainsi demandé en plateau Céline Moncel. "Les gens sont arrivés tôt", a constaté sur place Amélie Rosique avant de développer son propos. Pendant ce temps-là, un bandeau à l'écran affichait la mention "Départs : seulement 1 TGV sur 2 garanti".
"Il y a des personnes qui ont pris leurs dispositions et qui sont arrivées par exemple deux heures en avance pour être sûres de pouvoir monter dans le train, pour être sûres de pouvoir être là au cas où le train en dernière minute était annulé. (...) D'ailleurs, sur la boutique pour échanger les billets, il y a déjà beaucoup de monde qui, eux, cherchent à échanger des billets pour des trains qui ont été annulés lundi ou mardi prochain et c'est pas gagné pour eux", a expliqué la journaliste de BFMTV, avant d'être interrompue dans ses explications par une voyageuse qui lui a fait la leçon.
"Ca me gêne d'entendre le ton que vous utilisez, lui a ainsi lancé cette femme d'une voix très posée. Il y a une période très difficile, on nous bourre le crâne avec tout ce qui est les cheminots, les enseignants etc. Le vrai problème, il n'est pas là. S'il y a des avantages, je ne suis pas sûre que ce soit ceux des cheminots ou des enseignants. Il faut peut-être chercher ailleurs, on est en train de nous détourner...", a-t-elle poursuivi. Amélie Rosique l'a coupée pour tenter de résumer sa pensée : "Ce que vous voulez dire c'est que, malgré les conditions de circulation, vous soutenez le mouvement", a-t-elle dit sans prendre en compte la critique de cette voyageuse à l'égard du traitement médiatique.
"Totalement, parce que je pense que c'est un projet beaucoup plus profond de société", a poursuivi cette anonyme avant de revenir à sa réflexion initiale. "Vous aviez un ton d'affolement et regardez, c'est calme...". Amélie Rosique a ensuite repris la main pour expliquer face caméra : "Ce qu'on explique madame et c'est ce qu'on va expliquer à l'antenne, c'est que comme vous, justement, malgré le 16e jour de grève, la majorité des Français continue comme vous à soutenir le mouvement et c'est ce qu'il faut aussi expliquer dans ce mouvement qui est très important", a-t-elle conclu. Le dialogue s'est ensuite poursuivi hors micro avec son interlocutrice. "Je pense qu'il faut vraiment poser les vraies questions", a insisté la voyageuse. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.