En grève depuis trois jours. Depuis mercredi dernier, les auditeurs de franceinfo entendent au coeur de leurs programmes ce message : "En raison d'un appel à la grève de la part d'organisations syndicales portant sur la définition d'un nouvel emploi, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité des programmes actuels. Nous vous prions de nous en excuser". Chaque annonce est ensuite suivie de la diffusion d'une chanson de la playlist de Radio France.
Ce mouvement est à l'initiative des neuf attachés de production de la radio du service public, qui réclament le statut de journaliste pour leur activité et la possibilité d'obtenir une carte de presse. "A la radio franceinfo, les quelque 40 personnalités qui passent en moyenne chaque jour à l'antenne sont repérées, appelées, pré-interviewées et invitées par ce qu'on appelle des attachés de production. En édition spéciale, nous pouvons être amenés à caler une dizaine d'invités par heure", explique un communiqué des attachés de production.
"Notre rôle éditorial n'est pas présent sur notre fiche de poste. Cette dichotomie entre notre travail effectif, notre investissement, nos compétences et l'intitulé même de notre emploi n'est plus supportable", se désolent-ils, précisant qu'ils "négocient depuis plusieurs mois pour tenter de faire évoluer leur statut qui n'a pas changé depuis la création de franceinfo (la radio, ndlr)". "Toutes les autres chaînes d'information en continu ont des programmateurs/journalistes pour caler leurs invités", ajoutent ceux qui sont définis aujourd'hui comme "le personnel technique et administratif."
Le communiqué précise que "la direction de Radio France a entendu les revendications", "campe sur ses positions" et "refuse cette avancée". "Nous estimons que la direction de Radio France fait la sourde oreille et refuse de reconnaître la réalité de notre métier, essentiel au bon fonctionnement d'une rédaction comme la nôtre (...) Nous sommes neuf salariés en CDI et deux CDD à couvrir une journée d'antenne. Tous les CDI sont en grève", annoncent les attachés de production, soulignant qu'ils sont "plus déterminés que jamais à obtenir ce qu'ils estiment juste et nécessaire."