Michel Onfray tacle de nouveau François Hollande pour sa gestion des attentats de janvier contre "Charlie Hebdo". Comme il l'avait déjà fait sur le plateau de "On n'est pas couché" en janvier dernier, l'intellectuel a critiqué hier sur le plateau du "Petit Journal" de Canal+ l'instrumentalisation des évènements par le chef de l'Etat.
"Quand les attentats ont lieu à 'Charlie', on apprend que Hollande quitte l'Elysée toute affaire cessante, et qu'il est accompagné par son conseiller en communication. Pas le chef d'état-major, pas le patron de la police... On apprend qu'il est accompagné du personnage chargé de sa communication, de son image. C'est à dire que le chef de l'Etat va faire de cette histoire une affaire de communication", a expliqué Michel Onfray. "Et on le voit bien. Qu'est-ce qu'il a fait ? Rien. Il a dit 'manifester'. Manifester pour quoi ? Pour dire qu'on n'est pas d'accord ?", a-t-il déploré.
Yann Barthès lui a alors demandé si le chef de l'Etat aurait dû s'abstenir d'aller sur place. "Sûrement pas comme ça. Enfin je n'en sais rien, je ne suis pas chef de l'Etat", a répondu Michel Onfray. Et d'ajouter : "Là, on a le personnage qui se dit : 'C'est peut-être bon pour ma prochaine réélection, la prochaine présidentielle'. Donc on essaie de faire quelque chose avec ça".
"C'est de la comédie ?" a alors relancé Yann Barthès. "Je ne dis pas que c'est de la comédie mais il y a de la communication chez ces gens-là qui n'ont d'intérêt que d'être élus ou, quand ils sont élus, d'être réélus", a taclé Michel Onfray. Lorsque l'animateur du "Petit Journal" lui a demandé s'il accusait François Hollande d'avoir exploité les attentats de "Charlie Hebdo", l'intellectuel a rétorqué : "Oui, disons-le comme ça". Avant de poursuivre : "Mais tout le monde a fait ça. Il y a des gens qui ont fait du papier, de la presse, du non-stop. Il y a pas mal de gens qui ont fait ce genre de choses pas très jolies. Il y a peu de gens qui ont invité à penser ou à réflechir. On a très peu pensé, très peu réfléchi. On a dit beaucoup de bêtises" a regretté Michel Onfray.
Le philosophe a conclu sur ce sujet en se livrant à une dénonciation en règle des médias : "Quand je dis des médias qu'ils formatent une pensée, une réflexion, ils nous invitent effectivement à ne pas penser. Parce qu'il faut aller vite, il faut être drôle, malin, marrant, hyper-réactif. On n'a pas le temps de développer une pensée, d'aller jusqu'au bout d'une phrase. Au bout du compte, ça marche à l'émotion. La plupart du temps, l'émission est montée. On garde les engueulades, les coups de gueule, les coups de griffe, les coups de patte. Si quelque chose est un peu complexe, ça disparaît parce que sinon les gens zappent et passent à autre chose".