Politique
Attaque contre "Charlie Hebdo" : Michel Onfray regrette que les médias n'aient été "que dans l'émotion"
Publié le 18 janvier 2015 à 13:02
Par Benjamin Meffre
Sur le plateau de "On n'est pas couché", le philosophe a regretté l'absence de "mise en perspective" par les médias des évènements tragiques de la semaine dernière.
Michel Onfray regrette que les médias n'aient été "que dans l'émotion".
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Invité sur le plateau de "On n'est pas couché" hier, Michel Onfray est revenu sur le traitement par les médias des attentats de la semaine dernière. Il se faisait ainsi l'écho d'une de ses tribunes publiées cette semaine dans "Le Point", dans laquelle il racontait sa perception des évènements le mercredi 7 janvier dernier, jour de l'attaque contre "Charlie Hebdo". Affirmant avoir ressenti une vive émotion lorsqu'il a appris l'attentat contre le journal satirique, il n'a cependant pas caché avoir été "sidéré" par ce qu'il avait vu et entendu devant sa télévision ce jour-là.

"J'ai juste vu de l'émotion"

"Je n'ai pas vu de mise en perspective de ce qui avait eu lieu avec de la politique, de la géopolitique, avec des explications qui auraient pu nous expliquer pourquoi on en était arrivé là" a-t-il regretté. "J'ai juste vu de l'émotion", a-t-il poursuivi. "Ca me paraît normal l'émotion. On est tous des enfants ou des petits-enfants de Cabu ou Wolinski", a-t-il commenté. Avant de réaffirmer sa critique vis-à-vis des médias : "Je me suis dit : 'Effectivement, ça ne pense pas beaucoup et ça n'a pas pensé beaucoup pendant très longtemps'".

Une prise de position qui n'a pas convaincu Léa Salamé. "Pardonnez-moi, mais comment voulez-vous qu'il en soit autrement quand il y a une tuerie avec 12 personnes qui sont tuées en plein Paris. Comment voulez-vous qu'on fasse des analyses géopolitiques à chaud ? (...) Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas d'émotion ?". "Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas de l'émotion", a rectifié Michel Onfray, précisant qu'il n'y avait eu "que de l'émotion". Alors que Léa Salamé évoquait un état naturel d'effroi face à ces faits, le philosophe a critiqué les journalistes. "Je pense que les journalistes sont prescripteurs. Ils ont des avis sur tout. Ils commentent en permanence. Ils nous disent ce qu'il faut penser, où est le bien, où est le mal... En permanence c'est ça", a-t-il estimé.

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"On a envie d'autres choses"

Avant de poursuivre : "Et on a une information qui nous est donnée à jet continu et on y va dans le pathos. C'est normal le pathos. On a tous été choqué. Mais je pense que quand on a des journalistes qui font des écoles de journalistes, qui sont payés pour être journalistes, c'est à dire pour être informés, c'est à dire pour connaître les dossiers, on a envie d'autres choses que ce que l'on voit en temps normal, c'est à dire du surcommentaire. A un moment donné sur mon écran, il n'y avait pas moins d'une dizaine informations. Et on commentait ce que l'on voyait", a-t-il expliqué, évoquant les descriptions par les journalistes des images montrées en direct à l'antenne.

Et de conclure : "Il y avait des informations. Le président de la République qui était en train de faire quelque chose, d'un seul coup s'arrête. Il quitte l'Elysée et, nous dit-on, il dévale quatre à quatre les marches en compagnie de son conseiller en communication. L'obscénité, elle est aussi là, me semble-t-il". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.

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