Infos puremedias.com Ce jeudi 12 août, veille du week-end le plus calme de l'année, personne ne s'y attendait. A 8 heures, Vincent Bolloré, nouvel homme fort de Canal+, débarque dans les studios d'iTELE, la chaîne d'informations du groupe. D'abord en régie, il monte ensuite au plateau du deuxième étage. Puis s'installe dans le fauteuil vacant du présentateur. "C'était juste une visite technique, il est même allé chez D8", explique-t-on du côté de Canal+. Mais à ceux qui en doutaient encore, le message est subliminal : le patron a changé.
Ecarté, Ara Aprikian, directeur du pôle gratuit de Canal+ (iTELE, D8). Evincé, Rodolphe Belmer, le numéro deux du groupe. Le champ est libre. Après avoir bouleversé la grille en clair du vaisseau amiral, Vincent Bolloré a une autre idée en tête, réformer la vieillissante iTELE. Seize ans qu'elle existe, sans jamais avoir été leader. Devancée dès 2005 par BFMTV, sa rivale sur la TNT, elle perd toujours de l'argent. Le marché de l'information à la télévision est très instable, avec un possible retour de LCI sur le gratuit et l'annonce du lancement d'une nouvelle chaîne d'informations par France Télévisions.
Vincent Bolloré ne comprend toujours pas pourquoi la chaîne d'informations ne dépasse pas les 1% de part de marché, quand sa rivale fait deux fois plus. Il s'en est ému auprès de la précédente direction de Canal+, pour qui iTELE n'a jamais été un enjeu stratégique. Les réformes se sont succédé, les directions aussi. Depuis quatre ans, Cécilia Ragueneau dirige la chaîne et Céline Pigalle la rédaction. La première, nommée à ce poste par Rodolphe Belmer et proche de l'ancien DG, pourrait faire les frais d'un remaniement.
Selon La Lettre de L'Expansion, Vincent Bolloré devrait clarifier l'organigramme de Canal+ et d'iTELE lors du prochain conseil de surveillance, le 3 septembre. Le patron de Vivendi pourrait même annoncer son arrivée à la présidence de Canal+, à la place de Bertrand Méheut ! "Ca fourmille de rumeurs depuis une semaine. Vincent Bolloré a mis son nez dans les affaires d'iTELE, c'est évident, et ça devrait valser", craint un journaliste. Outre les performances d'iTELE, un autre enjeu est dans toutes les têtes, la présidentielle de 2017. Le patron de Vivendi, qui aime dépolitiser les sociétés dont il prend le contrôle, aura sans doute à coeur de placer ses hommes à la tête de cet actif sensible.