Jean-Louis Blot fait le bilan de ses 3 premières années chez Endemol : "J'avais deux mots en tête en arrivant : authenticité et proximité"

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Jean-Louis Blot fait le bilan de ses 3 premières années chez Endemol : "J'avais deux mots en tête en arrivant : authenticité et proximité"
Par Benjamin Rabier Rédacteur en chef
Addict aux audiences, Benjamin Rabier a choppé le virus de la télévision grâce à la « Star Academy ». Intrigué par l’envers du décor, il a décidé d’en faire son métier. 20 ans plus tard, s’il ne rate (presque) jamais un prime de « The Voice », il peut vibrer devant une compétition sportive, se passionner pour un documentaire ou dévorer une série en un week-end.
Le générique de la "Star Academy" 2022. © Endemol France
Trois ans après son arrivée à la tête d'Endemol France, Jean-Louis Blot, dresse son bilan en exclusivité sur puremedias.com.

Le retour de la "Star Academy", c'est lui. Le reboot de "Secret Story" c'est encore lui. Nommé président d'Endemol France en 2021, Jean-Louis Blot achève sa troisième saison à la tête de la société de production audiovisuelle. En trois ans, le chef d'entreprise a multiplié les coups et les relances de marques cultes. Avec plus d'une quinzaine d'émissions à l'antenne ("Les 12 coups de midi" sur TF1, "Drag Race France" et "Prodiges" sur France 2, "La meilleure boulangerie de France" et "Lego Masters" sur M6 ou encore "LOL : Qui rit, sort" et "Celebrity Hunted" sur Prime Video), Endemol France est redevenue un acteur incontournable sur le marché français.

Pour puremedias.com, Jean-Louis Blot a accepté de faire le bilan de ses trois années à la tête d'Endemol France, de la saison 2023/2024 du groupe et des perspectives à venir.

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Propos recueillis par Benjamin Rabier

Puremédias : Quel bilan tirez-vous de vos trois premières années à la tête d'Endemol France ?
Jean-Louis Blot : C'est passé très vite (il sourit). Ces trois dernières ont vu la société complètement changer. Il y a eu un renouvellement important des équipes et des dirigeants qui m'accompagnent mais aussi un renouvellement important des émissions. Aujourd'hui, on se retrouve avec un volume d'activité qui a pratiquement doublé en trois ans. Du coup, le bilan est très positif.

Ils ont dit
"On est très bienveillants avec les gens qui font nos émissions et surtout avec les téléspectateurs qui nous regardent"
Jean-Louis Blot

Quelles étaient vos missions en arrivant ? Accélérer le volume d'activité ? Relancer des marques cultes ?
Je n'avais pas une mission spécifique. J'avais deux objectifs principaux : que cette société croisse à nouveau et trouve une bonne rentabilité. Dès mon arrivée, avant même de réfléchir à une stratégie commerciale, j'ai décidé de revoir la ligne éditoriale de l'entreprise pour nous permettre d'avoir notre propre place sur le marché. J'avais deux mots en tête : authenticité et proximité.

Avec ces deux mots-là en leitmotiv, on a travaillé sur notre catalogue, sur nos marques fortes pour les faire évoluer vers plus d'authenticité et de proximité. On a voulu montrer que ces émissions qui font la spécificité d'Endemol sont en prise directe avec le quotidien des téléspectateurs. C'est pour cela qu'on fabrique des jeux télé avec des candidats de tous horizons, qu'on fait un concours avec des vrais boulangers, qu'on fait "Star Academy" avec des jeunes chanteurs passionnés ou "Secret Story" avec des candidats authentiques. Même quand on fait "Les enfants de la télé" avec des célébrités, on leur présente des images de leur début où elles n'étaient absolument pas connues.

Avez-vous voulu gommer l'image télé-réalité et un peu "trash" qu'avait Endemol au début des années 2000 ?
L'image d'Endemol, c'était surtout celle d'une société très importante, omniprésente parfois chez certains diffuseurs. Ce que je voulais avant tout, c'est qu'on soit dans l'authenticité, dans la vérité de ce que sont les gens et qu'on ne nous soupçonne pas de manipuler. Parce que souvent à la télévision, sur les réseaux sociaux, on entend cette petite musique 'c'est la production qui décide', 'c'est la production qui manipule les images'.
Nous, ce qu'on essaie de faire depuis trois ans, c'est caster, sélectionner, les gens tels qu'ils sont et les montrer à l'écran tels qu'ils sont. On est très bienveillants avec les gens qui font nos émissions et surtout avec les téléspectateurs qui nous regardent.
Pour arriver à tout cela, on a développé des process pour mieux informer les candidats par exemple. On communique beaucoup plus avec eux qu'avant. Avant même le début d'une aventure, on leur dit ce qui va se passer. Leurs proches aussi. Comme cela, il n'y a pas de surprise.

Comment cela se traduit-il concrètement ?
Aujourd'hui, l'accompagnement des personnes qui participent à nos émissions se fait très en amont. À titre d'exemple, j'ai vu tous les participants à "Secret Story", un par un, avant le début de l'aventure et je les vois tous après leur sortie pour leur expliquer ce qu'il va se passer pour eux. C'est quelque chose qui ne se faisait pas avant. Ils sont également accompagnés par des psychologues avant, pendant et après l'émission. C'est également le cas avec les équipes de coordination et de communication pour par exemple se prémunir des réseaux sociaux.

Dans ce bilan de vos trois premières années chez Endemol, est-ce qu'il y a quand même un échec qui vous reste en travers de la gorge ?
Des échecs d'audience il y en a toujours. Une carrière de producteurs est faite d'échecs et de succès. On est dans un métier où il y a une résilience extrême. Il n'y a pas beaucoup de métiers où l'on peut se planter autant. Nous, on doit être hyper résilient parce que je vais me planter sur une émission et le lendemain, je retourne voir le diffuseur en lui disant 'j'ai autre chose, ça va être super bien, achète-le-moi'.

Je pense qu'on n'a pas eu véritablement d'échecs mais la seule émission où je me dis que les choses auraient pu être différentes, si la concurrence avait été autre, c'est 'Masterchef' sur France 2. Quand on se retrouve face à ' "Mask Singer" sur TF1, c'est plus compliqué que face à une série américaine. Je pense que "Masterchef" serait toujours à l'antenne si on avait été face à une série américaine du mardi soir sur TF1.

Ils ont dit
"En 2024, Endemol a augmenté sa rentabilité"
Jean-Louis Blot

Alors, est-ce qu'en 2024, Endemol à augmenter sa rentabilité ?
En 2024, Endemol a augmenté sa rentabilité. Ces dernières années, nous n'avons pas hésité à investir dans des gros projets comme la saison 1 de la "Star Academy" ou dans cette nouvelle saison de "Secret Story". Nous sommes dans une approche différente avec les diffuseurs. On est leur partenaire, on les accompagne du début à la fin quand on lance une nouvelle saison d'un programme.

Vous avez relancé plusieurs marques emblématiques en trois ans ("Star Academy" et "Secret Story" sur TF1, "Masterchef" sur France 2, "The Island célébrités" va revenir sur M6. Comment expliquez-vous que les chaînes n'investissent plus que dans des formats déjà existants ?
Ce retour des marques répond à plusieurs contraintes. La première, c'est qu'on vit une période économiquement compliquée pour les diffuseurs. Nous ne sommes plus sur un marché qui croît. Donc, c'est compliqué pour eux de prendre des risques. Le meilleur moyen de les limiter, avec un marché international qui ne crée pas de nouveau format, c'est d'aller vers des marques existantes. Ce sont des formats qui sont déjà connus donc niveau marketing, c'est plus simple de communiquer sur une marque qui revient que sur une création.

Deuxième élément, qui est encore plus important pour nous chez Endemol, c'est que ces marques, en particulier, "Star Academy" ou "Secret Story", sont des quotidiennes en temps réel avec des live disponibles sur TF1+. On se retrouve tout à coup avec un volume de contenus très important.

C'est-à-dire qu'on fabrique beaucoup plus de contenus qu'avant, qu'on va pouvoir diffuser ensuite sur de nombreux supports différents. Il y a l'émission quotidienne sur la chaîne linéaire, les live et les bonus sur la plateforme de la chaîne, et beaucoup d'autres contenus sur les réseaux sociaux (Instagram, Tik Tok). C'est une économie particulière qui répond aujourd'hui au besoin des diffuseurs d'être sur tous les supports.

Ils ont dit
"Les chaînes savent qu'avec moi, ils vont trouver un interlocuteur attentif et un vrai partenaire"
Jean-Louis Blot

Avec toutes ces relances, est-ce que vous avez senti l'aura de la marque Endemol changer quand vous allez négocier avec les chaînes ?
Franchement, non. J'ai l'impression que les diffuseurs me faisaient déjà confiance dans mes aventures passées et qu'aujourd'hui on a gardé ce lien de confiance. Ils savent qu'avec moi, ils vont trouver un interlocuteur attentif et un vrai partenaire.

C'est quoi alors la touche Jean-Louis Blot qui explique qu'Endemol France vend autant de programmes à toutes les chaînes ?
On travaille vraiment beaucoup sur les programmes qu'on vend aux chaînes. Là où on a beaucoup de chance par rapport à nos concurrents c'est que, comme on fait du volume, comme on est une société importante, on a une équipe de développement en interne composée d'une dizaine de personnes. Ça nous permet de travailler et de préparer le mieux possible nos émissions. Ça aussi, c'est quelque chose de différenciant par rapport à la concurrence.

On a souvent une saison 2 après la vente d'un de nos programmes. Je crois que c'est un élément important qui entraîne de la confiance des diffuseurs. Notre intérêt commun, c'est que nos émissions durent le plus de temps possible, qu'il y ait le plus de saisons possibles.

Ils ont dit
"Faire grandir Endemol c'est avant tout faire grandir les collaborateurs d'Endemol. Il y a donc plein de choses sur lesquelles travailler"
Jean-Louis Blot

Aujourd'hui, quelles sont vos missions pour faire grandir encore plus Endemol France ?
Faire grandir Endemol c'est avant tout faire grandir les collaborateurs d'Endemol. Il y a donc plein de choses sur lesquelles travailler. D'abord, il y a un aspect organisationnel. On a beaucoup d'émissions, beaucoup de volumes de production, donc il nous faut des équipes.

On se rend compte aujourd'hui que les jeunes se détournent non seulement de la télévision, mais aussi des carrières qu'elle peut offrir. L'idée, c'est d'essayer de les attirer. C'est un élément très important pour nous. Aujourd'hui on a des partenariats avec des collèges, des lycées, où on fait venir des jeunes en stages d'observation, on les fait participer à la vie de l'entreprise, on leur montre comment ça se passe dans les studios, à la télévision... pour leur donner envie, dans 2, 3, 5 ans, de faire des choix d'études qui leur permettront de se diriger vers chez nous.

On a également une politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises) vraiment importante et impactante. On fait attention à nos collaborateurs, on leur offre un certain nombre d'avantages qui leur permettent d'avoir une vie différente des autres salariés du secteur.

L'autre type de développement très important pour nous, c'est de réussir à faire progresser les jeunes dans la société. Chez Endemol, beaucoup de gens ont progressé depuis que je suis arrivé. Des chargés de productions sont devenus des directeurs de productions, des responsables sont devenus directeurs... Il y a tout un tas de choses comme ça qui sont en train de bouger. La place des femmes dans la société s'est également accrue.

Enfin, il y a les nouveaux intervenants sur le marché. On travaille beaucoup et très bien avec Prime Video ("LOL : Qui rit sort", "Celebrity Hunted"). On aimerait travailler aussi bien avec Disney+, Netflix et les autres. Des discussions sont en cours. C'est un élément très important pour nous.

Depuis le 1er septembre, vous avez aussi une nouvelle boss, Alexia Laroche-Joubert, devenue Présidente de Banijay France. Comment se passe cette collaboration ?
Ça se passe très bien avec Alexia. C'est quelqu'un qui a une énergie débordante. Je sais que je peux compter sur elle. Elle me l'a prouvé plusieurs fois. Quand j'ai eu besoin d'elle, elle était là. Je trouve qu'elle apporte beaucoup à Banijay.

La suite de l'interview de Jean-Louis Blot est à découvrir mardi 2 juillet sur puremedias.com.

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