La rupture entre Julien Courbet et France 2 est consommée. Après l'annonce de l'arrêt de son jeu quotidien, "Seriez-vous un bon expert ?", faute d'audience - notamment sur les ménagères de moins de cinquante ans -, l'animateur a été remercié par la chaîne la semaine dernière. En cause, notamment, des tweets jugés inacceptables par la chaîne publique où l'animateur producteur avait critiqué sa direction.
"Ses propos sont inacceptables et rendent impossible toute collaboration, expliquait Philippe Vilamitjana, directeur de l'antenne et des programmes de France 2, à nos confrères du Parisien cette semaine. Les coups de gueule ne servent pas à grand chose, si ce n'est à interrompre une collaboration quand la ligne blanche est franchie." Mais avant ses adieux qui auront lieu le 29 mars, l'animateur s'est confié à nos confrères de Télé 7 Jours.
Dans cette interview publiée dans le numéro à paraître lundi prochain, Julien Courbet confie avoir vécu son éviction de France 2 "comme quelqu'un qui apprend son licenciement par mail". "J'ai trouvé ça particulièrement violent" indique-t-il. Une fois de plus, l'animateur revient sur ses audiences, évoquant des audiences supérieures aux émissions suivantes. En moyenne, à ce jour, voici les audiences 2013 des émissions de fin d'après-midi de France 2 :
- "Seriez-vous un bon expert ?" : 1.005.000 téléspectateurs, 9.9% de parts d'audience sur les quatre ans et plus et 6.6% sur les ménagères de moins de cinquante ans.
- "On n'demande qu'à en rire" : 1.379.000, 9.4%, 6.5%
- "Mot de passe" : 1.617.000, 8.6%, 7.2%
- "N'oubliez pas les paroles" : 2.484.000, 11.2%, 11.2%
Rappelons que les audiences sur les ménagères de moins de cinquante ans sont essentielles pour les recettes publicitaires. Or, France Télévisions doit maximiser ses revenus alors que ses ressources sont en baisse. Déjà, le budget alloué aux programmes a été impacté par la mauvaise santé financière de France Télévisions.
"Quand je suis arrivé sur France 2, en 2008, Patrick de Carolis m'avait dit : 'Nous ne sommes pas là pour faire de l'audience, mais une télé de qualité, de service public, poursuit Julien Courbet. Ici, on ne parle pas de ménagères . Alors qu'il n'y a rien dans mon contrat à ce sujet, on me reproche de ne pas rassembler assez de ménagères. On ne peut pas changer les règles en cours de jeu."
"Si on m'avait dit : 'Ton objectif, c'est de séduire la ménagère', j'aurais fait autre chose qu'un jeu de culture générale... Ou je n'aurais pas posé des questions sur la langue et la culture françaises. Je n'aurais pas non plus fait venir des universitaires, des agrégés... Je pensais, peut-être naïvement, que la redevance était là pour justement ne pas avoir exclusivement à cibler des téléspectateurs rentables" analyse Julien Courbet dans cet entretien.
De plus, l'animateur affirme ne pas avoir été cinglant dans ses tweets. "Relisez-les et vous verrez que c'était de l'humour, ça ne va pas bien loin. En revanche, j'aurais pu réagir quand Emmanuelle Guilbart, la directrice générale déléguée aux programmes de France Télévisions, a dit dans une conférence de presse que Le jour où tout a basculé était cheap" note celui qui, désormais, a "très envie de revenir avec une émission de défense du consommateur, mais avec humour et bonne humeur".