Un géant du cinéma français s'en va. "Michel Piccoli s'est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d'un accident cérébral", a indiqué un communiqué de la famille transmis à l'AFP par Gilles Jacob, ami de l'acteur et ancien président du festival de Cannes. Il avait 94 ans.
Né en 1925, Michel Piccoli avait commencé sa carrière de comédien au cinéma au sortir de la guerre avec "Sortilèges", un film de Christian-Jaque dans lequel il interprète un villageois auvergnat. Poursuivant toute sa vie une intense carrière au théâtre, Michel Piccoli a joué dans plus de 150 films sur grand écran. Il a ainsi frayé avec les les plus grands réalisateurs de Jean Renoir ("French Cancan" 1954) à René Clément ("Paris brûle-t-il ?", 1966), en passant par Alain Resnais ("La guerre est finie", 1966), Roger Vadim ("La Curée", 1966), Jacques Demy ("Les Demoiselles de Rochefort", 1967) ou encore Alfred Hitchcock ("L'Etau", 1969).
Michel Piccoli s'est aussi fait remarquer face à Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani dans "Le Doulos" (1962), de Jean-Pierre Melville, ou dans "Le Mépris" (1963), de Jean-Luc Godard avec Brigitte Bardot, sans oublier le sulfureux "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri, en 1973. Michel Piccoli sera aussi le compagnon de route de cinq films de Claude Sautet entre 1970 et 1976, dont les populaires "Les choses de la vie" (1970) aux côtés de Romy Schneider ou "Vincent, François, Paul et les autres..."(1974).
Plusieurs fois nommé aux César, il n'obtiendra jamais une seule récompense, y compris pour ses prestations dans "Milou en mai", de Louis Malle (1990) ou "La Belle Noiseuse", de Jacques Rivette (1991). En 2011, Michel Piccoli avait incarné un pape en proie au doute dans "Habemus papam"(2011), son dernier grand rôle à l'écran.