Près de 25 ans après son adoption, la loi Evin est de nouveau remise en cause par un amendement à la loi Macron adopté par le Sénat sur proposition du sénateur du parti Les Républicains Gérard César. Celui-ci propose d'assouplir la réglementation sur la publicité pour l'alcool, qui est aujourd'hui strictement encadrée.
Alors que le texte est de retour ce lundi à l'Assemblée nationale où il doit être examiné en commission, Claude Evin a appelé ce matin au rejet de l'amendement. "Dès lors que l'on sait que l'alcool tue 50.000 personnes par an, peut-on en vanter les mérites comme s'il s'agissait d'un simple parfum ? La réponse est, évidemment, non", déclare ce matin dans "Le Parisien" l'ancien ministre socialiste, qui explique en détail les dangers du texte. "Cet amendement libérera de facto la possibilité de faire de la publicité en faveur de l'alcool, et ce quasiment sans limite", estime-t-il.
Claude Evin a visiblement réussi sa sortie puisqu'il a convaincu le Gouvernement. Ce matin, Marisol Touraine a, elle aussi, appelé les députés à "ne pas changer la loi". "Je veux dire mon incompréhension et ma préoccupation face à l'amendement qui remet en cause la loi Evin. Le débat a eu lieu, dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé, entre ceux qui souhaitaient durcir et ceux qui souhaitaient assouplir la loi Evin. Avec Stéphane Le Foll (son collègue de l'Agriculture, ndlr), nous avons fait le choix de l'équilibre : rien de plus, rien de moins. C'est ce choix qui est aujourd'hui remis en cause. La loi Macron ne peut pas servir à détricoter les politiques de santé publique", a expliqué l'actuelle ministre de la Santé. La majorité socialiste à l'Assemblée devrait selon toute logique se rallier à la position de la ministre.