Tension entre Londres et Pékin. Jeudi comme le rapporte l'AFP, l'autorité de régulation de l'audiovisuel chinois a annoncé avoir interdit la diffusion de la chaîne d'information en continu BBC World News en Chine. Le régime de Xi Jinping estime que ses contenus ont "sérieusement" enfreint les directives en vigueur dans le pays.
Plus précisément, l'autorité de régulation chinoise estime que la chaîne publique britannique a violé le principe selon lequel "les informations doivent être véridiques et justes" et "ne portent pas préjudice aux intérêts nationaux de la Chine". La décision de Pékin intervient une semaine après le retrait au Royaume-Uni de la licence de la chaîne publique chinoise d'informations en anglais CGTN, considérée comme assujettie au Parti communiste chinois.
Par la voix du ministre britannique des Affaires étrangères, Londres a immédiatement dénoncé une "atteinte inacceptable à la liberté de la presse". "La Chine a des restrictions parmi les plus strictes au monde concernant la liberté des médias et d'internet, et cette dernière mesure ne fera qu'endommager la réputation de la Chine aux yeux du monde", a estimé Dominic Raab dans un tweet. Le département d'Etat américain a également indiqué qu'il condamnait "absolument" cette interdiction de la BBC en Chine.
Ces interdictions interviennent après que la BBC a diffusé le 3 février un reportage contenant des récits de tortures et de violences sexuelles contre des femmes ouïghours dans des camps d'internement chinois dans la région du Xinjiang. La chaîne info avait notamment fait état de viols anaux par des gardes à l'aide de matraques électriques, ainsi que de femmes victimes de viols collectifs et de stérilisations forcées. Le Xinjiang abrite la minorité ouïghoure, majoritairement musulmane, qui connaît ces dernières années une vaste répression de la part des autorités chinoises en réponse à des troubles séparatistes.
Le Royaume-Uni a dénoncé la "barbarie" de Pékin envers les Ouïghours et a annoncé début janvier des mesures pour empêcher les marchandises liées au travail forcé présumé de cette minorité musulmane de la région du Xinjiang d'arriver jusqu'aux consommateurs britanniques.