Un peu moins de casse que prévu. Ce lundi, Fabrice Fries, patron de l'AFP (Agence France-Presse) depuis l'année dernière, a annoncé maintenir son objectif d'économies de 5 millions d'euros sur les charges externes et de 14 millions d'euros sur les charges du personnel, mais revoir à la baisse son projet de suppression de postes. Ce ne sont ainsi plus 125 postes qui sont concernés mais 95 (23 journalistes et 72 personnels administratifs et techniques), via le non-remplacement des départs sur cinq ans. Pour y parvenir, la direction propose de faire basculer 15 postes d'expatriés vers des statuts de droit local. Elle prend aussi plus en compte "l'effet de noria" résultant du remplacement de salariés avec une grande ancienneté par des salariés plus jeunes, et donc moins coûteux.
Sur son compte Twitter, le syndicat national des journalistes (SNJ) de l'AFP a dénoncé un plan "toujours inacceptable". "Ce plan est toujours vide de tout projet éditorial. En fragilisant la rédaction, en détricotant un réseau d'expatriés qui contribue à la force et à l'attractivité de la troisième agence de presse mondiale, il menace sa mission d'intérêt général", déplore l'organisation qui, dans un communiqué, dit espérer convaincre "dans le dialogue si possible, dans la mobilisation s'il le faut" la direction de "revoir une nouvelle fois sa copie".
La direction a également décidé d'adopter la formule du plan de départs volontaires plutôt que celle d'un accord de GPEC (gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences) qui avait été initialement proposé. "Ce dispositif permet en effet un traitement différencié entre départs volontaires à la retraite et départs volontaires pour projet professionnel", a expliqué Fabrice Fries. "Il suppose aussi, contrairement aux autres dispositifs, une réflexion approfondie sur les organisations cibles, tenant compte des départs escomptés" a-t-il ajouté. La direction souhaite désormais ouvrir les négociations avec le comité social et économique de l'entreprise en mars, pour une mise en oeuvre du plan de départs à l'automne.