Un dirigeant sous surveillance. C'est le sentiment que doit éprouver ce matin Remy Pflimlin, le président de France Télévisions, puisque l'Etat a décidé d'accentuer le contrôle de la gestion de son groupe. Selon Les Echos d'aujourd'hui, Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, lui a adressé un courrier pour lui faire part de son "inquiétude" sur la gestion de l'entreprise, qui vient d'engager un plan de départs volontaires portant sur 361 postes.
La ministre demande que soient multipliées les réunions du comité d'audit, qui contrôle les finances du groupe afin que le dialogue entre l'entreprise et sa tutelle soit constant. "Elle s'interroge aussi sur sa stratégie commerciale, estimant que ses recettes publicitaires, inférieures aux objectifs, ne peuvent être uniquement imputées à la déprime du marché", écrit également le quotidien économique.
Fort de ses nouvelles prérogatives qui lui permettent à nouveau de nommer des dirigeants de l'audiovisuel public, le CSA a également décidé de s'intéresser à la gestion de l'audiovisuel public. "Toutes les deux semaines, un représentant de France Télévisions sera entendu par le CSA pour discuter de la politique mise en oeuvre au sein du groupe", a promis Olivier Schrameck cette semaine dans une interview à L'Express. Le patron du CSA veut "des réponses et des explications précises", notamment sur les contenus. Il estime que "les lignes éditoriales n'apparaissent pas assez clairement", s'interrogeant même à haute voix sur la place de France Ô.
"L'état d'esprit du CSA n'est pas répressif. C'est un état d'esprit d'accompagnement, bienveillant mais vigilant quant aux exigences et aux préoccupations des acteurs de l'audiovisuel", a déclaré le président du CSA qui souhaite donc accentuer son contrôle sur la gestion de France Télévisions. "Nous souhaiterions plus de clarté et de transparence sur les indicateurs de gestion, qui doivent être connus, discutés et améliorés. Une entreprise de service public qui se porte mal financièrement, économiquement ou socialement ne peut pas tenir dans de bonnes conditions son rôle de référence", affirme-t-il, de quoi mettre un coup supplémentaire à l'autorité de Rémy Pflimlin.