La colère gronde au sein de l'hebdomadaire. Ce mercredi, dans un communiqué, la Société des journalistes (SDJ) de "Paris Match" a fait part de son mécontentement concernant la Une du magazine cette semaine. Le controversé cardinal Sarah a eu le droit à la couverture du journal, avec en description : "Homme d'influence et de paix".
"La Société des journalistes de 'Paris Match' s'indigne du choix de mettre le cardinal Sarah en couverture du magazine cette semaine. Ce prélat est peu connu du grand public et se définit lui-même comme 'radical', défendant des positions très clivantes", a déclaré la SDJ.
Elle a estimé que "ce choix" ne correspondait pas à la ligne éditoriale de "Paris Match" : "Il nous semble, en ce début d'été, être un choix périlleux susceptible de déboussoler nos lecteurs et les détourner de notre magazine". "Nous craignons également que cette couverture nuise à l'image de 'Paris Match', une image construite depuis plus de 70 ans et à laquelle nous sommes très attachés", a poursuivi la Société des journalistes. Et d'ajouter : "Si nous ne contestons pas l'intérêt du sujet à l'intérieur du journal - encore eut-il fallu le justifier d'un point de vue journalistique - nous nous inquiétons que les positions les plus controversées du cardinal Sarah aient été passées sous silence".
"Nous soutenons l'initiative de notre rédaction en chef qui, le jour du bouclage, a tenté de convaincre la direction du groupe Lagardère de revenir sur son choix de Une. Malheureusement sans succès", a-t-elle déploré, soulignant que la rédaction "proteste contre cette ingérence de la direction du groupe dans les choix éditoriaux" de l'hebdomadaire. "Dans ce contexte d'OPA de Vivendi sur Lagardère, nous espérons tous qu'elle ne signe pas un virage éditorial mettant en cause notre indépendance", a conclu la SDJ de "Paris Match".