La famille Traoré veut répondre par la justice. Hier soir, dans un communiqué, le collectif "La vérité pour Adama", créé par les proches d'Adama Traoré pour obtenir justice après la mort de ce jeune homme lors d'une interpellation par les forces de l'ordre en 2016, a annoncé avoir déposé plainte pour diffamation contre plusieurs personnalités. Il vise ainsi les journalistes de RMC Jean-Jacques Bourdin et Nicolas Poincaré et la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen. Le collectif précise aussi poursuivre en justice Julien Odoul, président des élus régionaux RN en Bourgogne-Franche-Comté, pour injures, diffamation, incitation à la haine et à la violence à l'encontre de personnes en raison de leur origine.
Ainsi, "La vérité pour Adama" a expliqué dans un "communiqué contre le racisme dans les médias" les raisons pour lesquelles il portait plainte. "Julien Odoul qualifie la famille Traoré de gang et de famille de délinquants et justifie la mort d'Adama en disant qu'il était une racaille", a relaté le collectif. Et de poursuivre sur "la raciste" Marine Le Pen, "qui a le même avocat qu'un des gendarmes" : "Elle qualifie la famille Traoré de gang et dit que nous sommes tous des délinquants graves."
Enfin, le collectif a visé les deux journalistes de RMC Jean-Jacques-Bourdin et Nicolas Poincaré : "Ils ont attribué des faits de viol pour lesquels Adama Traoré n'a pourtant jamais été poursuivi et (...) accusent Assa Traoré d'avoir exercé des pressions contre une victime pour qu'elle retire sa plainte. Assa Traoré n'a jamais été poursuivie ou même auditionnée sur ces faits". "Nous souhaitons que ces racistes soient lourdement condamnés en raison des accusations graves qu'ils portent à la famille Traoré", a ajouté "La vérité pour Adama", qualifiant en conclusion Jean-Jacques Bourdin de "récent auteur d'une infraction pénale" et "ancien colleur d'affiches pour un candidat d'extrême-droite aux côtés de Jean-Marie Le Pen".