"Le Monde" continue d'être la cible de hackers se réclamant de l'Armée électronique syrienne. Hier, le quotidien du soir annonçait avoir été victime de cyber-attaques visant son compte Twitter et son site en ligne, LeMonde.fr. Toutes ces tentatives de prise de contrôle avaient cependant été contrées ou circonscrites par les équipes informatiques du quotidien. Les hackers, se réclamant de l'Armée électronique syrienne, le bras armé du régime de Bachar Al-Assad sur Internet, n'avaient notamment pas réussi à publier des articles sur le site internet du "Monde".
Dans la nuit de mardi à mercredi, des hackers ont finalement réussi à prendre le contrôle du compte Twitter du journal. Ils ont ainsi diffusé auprès de ses plus de trois millions d'abonnés plusieurs messages et images (depuis supprimés) en lien avec les attentats perpétrés récemment en France, notamment contre "Charlie Hebdo". On y voyait notamment un troupeau de moutons brandissant des pancartes "Je suis Charlie" ou une image bardée du slogan "La liberté d'expression n'est pas mieux que la liberté de religion". "Nous vous demandons de respecter les croyances des autres", ont notamment écrit les pirates, dénonçant "l'hypocrisie" de pays "marchant à Paris pour la dignité humaine et la liberté d'expression alors que leur gouvernement tue, torture et détruit".
L'attaque a été de nouveau revendiquée dans la nuit par l'Armée électronique syrienne via Twitter.
Dans un article, "Le Monde" raconte aujourd'hui avoir été prévenu de l'attaque vers 1h du matin. Travaillant ensuite en collaboration avec les équipes de Twitter, en France et à San Francisco, les techniciens du journal n'ont eu d'autre choix que de suspendre temporairement le compte. Les pirates avaient en effet récupéré le mot de passe et révoqué tous les accès, rendant impossible une reprise en main du compte.
Le journal est finalement parvenu à revenir aux commandes vers 4h du matin. Supprimant les tweets pirates, le journal a aussitôt publié un message d'excuses.
Entre temps, le compte Twitter du "Monde" avait déjà perdu 326.000 followers.
Qui est l'Armée électronique syrienne ? Depuis plusieurs mois, elle lance des cyber-attaques contre des médias occidentaux pour diffuser ses messages de propagande. "En 2013, le groupe avait piraté le compte Twitter d'Associated Press pour y annoncer que deux explosions avaient été entendues à la Maison Blanche et que le président Barack Obama était blessé – le message avait fait immédiatement plonger la Bourse de New York", rappelle LeMonde.fr. Le journal a en tout cas annoncé qu'il allait porter plainte. Rappelons qu'en 2013, "Le Monde" avait contribué à révéler l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar Al-Assad.