Tout le monde parle d'Eric Zemmour. Y compris le Conseil supérieur de l'audiovisuel qui, réuni en assemblée plénière à la mi-septembre, a examiné une séquence diffusée sur Paris Première le 20 janvier dernier dans l'émission "Zemmour et Naulleau". Le talk-show hebdomadaire présenté par Eric Zemmour et Eric Naulleau avait abordé la loi "Asile et immigration". Les Sages ont constaté à cette occasion de nombreux dérapages verbaux de la part d'un des deux animateurs qui, même s'il n'est pas nommé, est bien Eric Zemmour.
Le CSA déplore qu'il a tenu "de façon systématique des propos stigmatisants à l'égard des migrants de confession musulmane". Eric Zemmour estimait ainsi qu'ils n'avaient pas à bénéficier du droit d'asile "au motif qu'ils seraient, du fait de leur religion et contrairement à d'autres, source 'd'énormes problèmes' et qu'ils contribueraient au 'grand remplacement' de la population française".
Pour l'autorité administrative, ces propos constituent une incitation aux comportements discriminatoires, à la haine ou à la violence "à l'égard d'une population expressément désignée pour des raisons de religion". Le CSA a donc mis en demeure la chaîne Paris Première de respecter, à l'avenir, les dispositions du dernier alinéa de l'article 15 de la loi du 30 septembre 1986 qui stipule, entre autres, que les programmes diffusés ne doivent contenir "aucune incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de race, de sexe, de moeurs, de religion ou de nationalité".
L'émission "Zemmour et Naulleau" fera sa rentrée le 10 octobre prochain en prime time sur Paris Première. Hasard du calendrier, Eric Zemmour est actuellement omniprésent à la télévision pour la promotion de son dernier livre et se trouve au coeur d'une autre polémique qui l'oppose à la chroniqueuse des "Terriens du dimanche", Hapsatou Sy. La dernière mise en demeure visant l'essayiste et un de ses employeurs date de l'été 2017. Une mise en demeure pour "éloge de la discrimination" à la suite de propos tenus lors de sa chronique sur RTL.