Le CSA veut mettre son nez dans les négociations des droits sportifs. Alors que plusieurs compétitions ont migré récemment de la télévision gratuite vers la télévision payante, profitant de la guerre acharnée que se livrent Canal+ et beIN Sports, le président du Conseil Supérieur de l'audiovisuel, Olivier Schrameck, a fait comprendre qu'il ne comptait pas rester spectateur des évènements.
Invité de France Bleu Gironde aujourd'hui, il a ainsi déploré cette réduction du nombre de compétitions sportives visibles sur la télévision gratuite. "C'est une considérable préoccupation pour nous. Il faut que nous fassions en sorte que le sport et ses événements majeurs restent accessibles sur la télévision gratuite" a-t-il expliqué. Et Olivier Schrameck de présenter le moyen principal actuellement à la disposition du CSA : "Il y a d'une part une liste d'événements majeurs, notamment de nature sportive, obligatoirement diffusés sur des chaînes gratuites qui va notamment être étendue aux compétitions féminines".
Mais les Sages de l'audiovisuel semblent visiblement vouloir aller plus loin en s'immisçant notamment dans les négociations des droits des compétitions entre les chaînes. "Il y a la nécessité pour le CSA d'intervenir directement ou indirectement dans les négociations de droits sportifs" a-t-il ainsi expliqué, sans plus de précision. Avant d'ajouter : "Je prends l'exemple récemment du tournoi de Roland-Garros où il était question que France Télévisions ne puisse pas obtenir la possibilité de retransmettre l'ensemble des compétitions".
Olivier Schrameck a enfin évoqué le problème de l'accès aux stades et aux sportifs pour les journalistes des chaînes n'ayant pas les droits des compétitions. Ce point avait notamment été à l'origine de vives tensions entre Canal+ et beIN Sports. "Il y a un autre problème particulier qui est l'accès des autres chaînes et des journalistes aux enceintes sportives et au contact des joueurs et des experts. Pour l'instant, c'est à l'initiative des Ligues et des Fédérations. Cela fonctionne mal. Je m'en suis entretenu avec le secrétaire d'Etat chargé des Sports et nous souhaitons un texte qui permette au CSA d'intervenir afin de faciliter cette large diffusion du commentaire et de l'expertise sportive" a-t-il fait savoir.