En accordant un entretien au Journal du dimanche dans le cadre d'un article sur la rentrée ratée de France Télévisions, Dominique Wolton s'est attiré les foudres de Nicolas de Tavernost, l'emblématique patron du groupe M6.
Prenant la défense de l'actuelle direction de France Télévisions, soulignant la richesse et l'innovation des programmes du service public, le directeur de l'institut des sciences de la communication du CNRS n'a pas manqué de dénigrer les chaînes privées. "C'est sur le service public qu'on trouve le plus de magazines, documentaires, émissions politiques, fictions françaises. Il suffit de comparer avec les grilles de TF1 et de M6, qui enchaînent les séries américaines et les émissions de téléréalité. M6 a cinq genres de programmes, France Télévisions en a 25 !", indiquait au début du mois Dominique Wolton, par ailleurs membre du conseil d'administration de France Télévisions.
Dans un courrier adressé à Dominique Wolton que puremedias.com s'est procuré, Nicolas de Tavernost lui répond avec, parfois, virulence. "Défendre le service public en attaquant ses concurrents n'est ni élégant ni justifié. Dire que M6 enchaîne les séries américaines et les émissions de téléréalité ou que M6 a cinq genres de programmes est faux et partial (...) Au lieu d'analyser l'évolution spectaculaire de l'offre de programmes d'une chaîne comme M6 qui fêtera ses 25 ans d'existence en mars prochain, vous préférez la réduire à un catalogue de séries américaines et d'émissions de téléréalité", écrit Nicolas de Tavernost.
Puis, le président du directoire de M6 liste quelques programmes emblématiques du groupe, comme ses magazines "Capital", "Zone interdite" et "66 minutes", son journal du soir "Le 19.45", sa série française quotidienne "Scènes de ménages" "qui rattrape progressivement Plus belle la vie", ou encore "Incroyable talent", "e=M6", "Top Chef" et "Zemmour & Naulleau" qui, sur Paris Première (une chaîne du groupe M6), ont retrouvé un "espace de liberté", référence à leur éviction de France Télévisions l'été dernier. "Vous voyez : le respect du travail des autres et particulièrement celui des collaborateurs du groupe M6 ne mérite pas vos jugements lapidaires. Je me garderai bien de le faire sur ceux de France Télévisions, laissant au public et aux journalistes dont c'est le métier, le soin d'en juger", conclut Nicolas de Tavernost.
En 2010, selon le CSA, la grille des programmes de M6 était composé à 32% de "divertissements, musique et spectacle", 31% de "fiction télévisuelle" (séries et cinéma), 9% de "documentaires et magazines" et 7% d'émissions d'information. Sur France 2, les "documentaires et magazines" sont intervenus dans 24% de la grille des programmes 2010 tandis que l'information en représentait 22%. Viennent ensuite les "divertissements, musique et spectacle" (19%) et la "fiction télévisuelle" (14%). Sur le critère de l'audience, le groupe France Télévisions affiche 28,3% de parts de marché en septembre 2011 (-1,8 point sur un an), contre 15% pour le groupe M6 (+1 point sur un an).